Les objectifs pour le photovoltaïque fortement réduits dans la nouvelle version de la PPE3

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Le gouvernement vient de lancer une dernière consultation du public sur la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE3) pour la période 2025-2035, ouverte jusqu’au 5 avril prochain. Ce qui était redouté par de nombreux acteurs se confirme puisque les objectifs pour le photovoltaïque dans la nouvelle version sont revus à la baisse. Ils sont ainsi passés pour 2035 de « 75 à 100 GW » (dans la version PPE 3 de novembre 2024) à « 65 à 90 GW » (dans la version PPE 3 de mars 2025). Pour 2030, l’ambition serait de 54 GW pour 2030 (contre 25 GW installés à date), soit la fourchette basse soumise à consultation fin 2024 (54 à 60 GW).

En outre, comme le rappelle le cabinet d’avocats Gossement dans une analyse du texte, cet objectif est désormais ventilé entre catégories d’installations (toitures et sol) : 41% sur petites et moyennes toitures ; 5% sur petites installations au sol ; 54% sur grandes installations, correspondant à 38% au sol et 16% sur toiture. A l’intérieur de cette répartition par catégories d’installations de l’objectif de développement global, la PPE 3 ne comporte pas d’objectif de développement des installations agrivoltaïques et agricompatibles. La PPE 3 comporte un objectif de développement de la filière industrielle du solaire pour produire jusqu’à 10 GW de composants sur divers maillons stratégiques de la chaîne de valeur d’ici 2035 (3 à 5 GW sur la chaîne de valeur du silicium, 3 à 5 GW de lingots & wafers, 5 à 10 GW de cellules et modules). La PPE 3 ne comporte pas d’indication précise sur l’avenir du soutien public à la production d’énergies renouvelables. Enfin, la PPE 3 ne devrait pas comporter pas d’objectif spécifique au développement de l’autoconsommation d’électricité renouvelable.

Dans l’annexe “Ce qui change suite à la concertation de 2024“, la modification de l’objectif sur le PV s’explique par le fait que « certaines parties prenantes ont jugé les cibles proposées pour 2035 trop ambitieuses au regard du retard pris dans l’électrification des usages. D’autres, dont les fédérations professionnelles des énergies renouvelables, signataires du Pacte solaire lancé par l’Etat en 2024, ont au contraire appelé au maintien voire au rehaussement de ces cibles. RTE, dans son bilan prévisionnel 2035, propose une trajectoire haute à 90 GW en 2035 (rythme porté à 7 GW/an) et une trajectoire basse à 65 GW (rythme maintenu à 4 GW/an). Le projet de PPE 3 révisé reprend la trajectoire étudiée par RTE. En outre, il a été précisé que le rythme de développement du photovoltaïque pour la seconde période sera révisé d’ici 2030 en fonction de la demande en électricité ».

« Abaisser aujourd’hui nos ambitions en matière d’énergie solaire, alors qu’elle est disponible, compétitive et rapidement déployable, c’est envoyer un nouveau signal contradictoire aux ambitions affichées et agir à contretemps des enjeux du moment. La France n’a pas “trop” d’énergie bas-carbone : elle dépend encore à 60 % des énergies fossiles pour sa consommation », a de son côté vivement réagi le syndicat Enerplan.

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