Le Syndicat des énergies renouvelables (SER) a réagi de manière nuancée à l’annonce ministérielle indiquant que la prochaine publication des projets de réactualisation de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) et de la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC). Le SER salue ainsi les efforts du gouvernement en matière de planification de l’éolien en mer, mais il demande que cette visibilité soit aussi donnée « à l’ensemble des filières renouvelables, que ce soit par la loi ou par le règlement ». Il revient en particulier sur l’adoption par le Sénat d’une proposition de loi de programmation (PPL) déposée par Daniel Gremillet. « Ce dernier texte reprend un certain nombre d’amendements du gouvernement qui en disent un peu plus sur ce qui pourrait se trouver dans la PPE, poursuit le syndicat. Si le SER se réjouit de constater que les énergies renouvelables y retrouvent droit de cité, il constate, en revanche certaines dispositions problématiques qui devront évoluer si l’objectif est de remettre la France sur le chemin de la décarbonation ».
Net recul du photovoltaïque
Toujours selon le SER, ce texte affaiblit la portée juridiquement contraignante des objectifs de décarbonation, comme par exemple avec la formule « tendre vers une réduction » qui se substitue à « réduire ». Par ailleurs, il fait disparaitre du code de l’énergie l’objectif renouvelable qui y figurait (33 % de la consommation finale) pour lui substituer un objectif d’énergie décarbonée (58 %). Enfin, il fait disparaître la part des renouvelables dans la production d’électricité (40 %), alors que le texte initial des sénateurs l’avait maintenue et il y substitue un objectif de volume d’électricité décarbonée de 560 TWh, dont 200 TWh de renouvelables. « Ce volume ne représente plus qu’une part de 35 %, en baisse par rapport au code de l’énergie actuel, et nettement inférieure à ce que le SER a proposé dans sa feuille de route avec 255 TWh pour 42 % de la production d’électricité », indique l’organisation.
« La PPL marque donc un net recul de l’ambition d’électrification avec un ajustement qui pèse sur les renouvelables. En particulier, le gouvernement n’a pas jugé nécessaire d’intervenir pour proposer de rehausser l’objectif de capacité installée de solaire PV à l’horizon 2030, fixé à 50 GW dans la PPL alors qu’il était de 54 à 62 GW dans le projet de Stratégie française pour l’énergie et le climat (SFEC) », poursuit-elle. Autre manquement selon le SER, la programmation ne tient pas compte de « l’accentuation de l’électrification des usages ». « Cette vision volontariste devra pourtant l’emporter sur la vision fataliste consistant à simplement ajuster à la baisse les objectifs de production ou à se saisir de l’occurrence plus régulière de périodes de prix négatifs pour redimensionner les dispositifs de soutien », assure le syndicat.
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