Sans métaux, pas de transition. L’Agence internationale de l’énergie estime que la demande mondiale de minerais à destination des énergies renouvelables devrait tripler d’ici à 2030. L’extraction de ces ressources est principalement réalisée dans les pays dits « du sud », par des entreprises occidentales et pour des marchés d’exportation. Cet état de fait a mené l’ONU à se pencher sur les enjeux éthiques, socioéconomiques et environnementaux relatifs à l’extraction des matières premières critiques à la transition énergétique.
Pour ce faire, le secrétaire général de l’ONU António Guterres a mandaté un panel composé de gouvernements, d’organisations intergouvernementales et internationales, de représentants de l’industrie minière et d’une association civile pour « développer un ensemble de principes communs et volontaires pour renforcer la confiance, guider la transition et accélérer la course aux énergies renouvelables ». Co-présidé par l’Ambassadrice Nozipho Joyce Mxakato-Diseko d’Afrique du Sud et Mme Ditte Juul Jørgensen, Directrice générale de l’énergie de la Commission européenne, le groupe a publié un premier rapport, baptisé « Ressources pour la transition énergétique : principes pour guider les minéraux critiques de la transition énergétique vers l’équité et la justice ».
Les minéraux identifiés comme nécessaires à la transition énergétique comprennent le cuivre, le cobalt, le nickel, le lithium, du graphite, les terres rares et l’aluminium pour les véhicules électriques et le stockage des batteries ; le silicium, le cadmium, le tellure et le sélénium (entre autres) pour la construction des panneaux solaires ; le cuivre, le chrome, le zinc et l’aluminium pour l’éolien et l’hydroélectricité.
Parmi les recommandations énoncées dans le rapport :
- la mise en place d’un cadre mondial de traçabilité, responsabilité et transparence dans les chaînes de valeur de valeur des minéraux, de l’exploitation minière au recyclage ;
- une reconsidération du partage des bénéfices, de la création de valeur ajoutée et de la diversification économique dans les chaînes de valeur, le commerce, l’investissement, la finance et la fiscalité ;
- la création d’un fonds mondial pour l’héritage minier relatif à la reprise des mines abandonnées ou sans propriétaire et des assurances financières à la fermeture d’une activité minière ;
- la mise en place d’objectifs et de calendriers pour améliorer la circularité tout au long du cycle de vie des minerais essentiels à la transition énergétique ;
- le développement d’une initiative « permettant aux mineurs artisanaux et à petite échelle de devenir des agents de transformation pour favoriser le développement, la gestion de l’environnement et les droits de l’homme ».
« Sans une gestion appropriée, la demande accrue de ces minéraux risque de perpétuer la dépendance à l’égard des matières premières, d’exacerber les tensions géopolitiques et de poser des problèmes environnementaux et sociaux avec des répercussions négatives sur le développement durable, en particulier sur les moyens de subsistance, l’environnement, la santé, la sécurité humaine et les droits de l’homme », explique l’ONU dans le communiqué relatif à la publication du rapport.
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