Pouvez-vous présenter brièvement votre société ?
Marc Jannin : Distributeur de toute la chaîne de valeurs photovoltaïques, POwR Connect est, aujourd’hui en France, le premier distributeur de matériel solaire photovoltaïque pour les professionnels, installateurs et développeurs. Basée à Nantes, la société, qui existe depuis 2009 sous le nom de KdiSolar, appartient à POwR Group, dont elle dépend à 100 % et qui comprend d’autres sociétés de distribution solaire photovoltaïque, majoritaires acquises par POwR Group : Eklor, Domos Green Energy, Powerdeal en Belgique.
POwR Connect a réalisé, en 2023, un chiffre d’affaires de 280 millions d’euros et compte 85 collaborateurs dans ses effectifs. Elle est présente sur tout le territoire français, avec des bureaux à Nantes, Montpellier et Dijon et des dépôts logistiques à Orléans, Bordeaux, Dijon, Clermont-Ferrand, Lyon, Nantes et, tout dernièrement, au Havre.
Pourquoi avoir choisi Le Havre comme dernier site d’implantation ?
M. J. : Cette implantation répond à un vrai besoin. Nous importons de gros volumes de modules photovoltaïques, et le port du Havre est notre lieu d’arrivage préféré. Disposer d’un dépôt logistique à proximité est tout à fait cohérent, surtout avec les problématiques d’approvisionnement causées par les conflits en mer Rouge.
On essaie bien de lisser nos importations, mais quand des centaines de conteneurs arrivent en même temps, il faut pouvoir les évacuer. Proche du port, le site du Havre sert de dépôt de transition, avant l’expédition du matériel, qui prend beaucoup de place, vers d’autres sites logistiques.
Au-delà de la fluidité qu’elle génère, cette nouvelle implantation permet de renforcer notre service et d’éviter les surcoûts logistiques. Proches de nos clients, nous pouvons ainsi répondre à leurs besoins plus rapidement.
Quelles conséquences la crise en mer Rouge a-t-elle encore pour vous ?
M. J. : Le problème n’est pas réglé. On avait un fret maritime à 30 jours. Depuis le conflit, il est passé à 57, voire 60 jours, les cargos transitant par le cap de Bonne Espérance. Nous sommes toujours très perturbés par ces flux logistiques, avec des rotations de bateaux deux fois moins élevées. Sans parler du prix du transport qui a explosé : on était descendu à 2 000 dollars le bateau, alors qu’au mois d’août, on était plutôt centré sur 9 000 dollars ! Tout cela engendre un surcoût naturel pour le client final, même si je pense qu’il y a certains effets d’opportunisme…
Comment arrivez-vous, dans cette situation, à gérer les stocks ?
M. J. : Nous avons pour habitude d’appréhender ce type de perturbations, et d’analyser au mieux possible ces événements macro-économiques. Nous avons une équipe dédiée à temps plein qui travaille sur la maîtrise de la logistique. Notre force – et l’une des raisons de notre réussite –, c’est aussi notre capacité de stockage et de livraison « On time In full ». Nous disposons, en permanence, d’un stock conséquent pour nos clients partenaires, ce qui nous évite de fonctionner en flux tendu et d’être déréglé à la moindre poussière dans les rouages.
Mais constituer du stock représente un risque que tout le monde n’est pas prêt à prendre, surtout sur des produits à prix variables et dans un contexte de marché baissier. Dans un monde de la distribution où le besoin de fonds de roulement est très important, il faut avoir les reins solides et surtout ne pas appuyer sur le bouton au mauvais moment…
Quelle est votre vision globale du secteur photovoltaïque en France ?
M. J. : Le marché est en très forte croissance depuis deux ans et c’est bien normal, vu le retard considérable pris par la France dans le déploiement des énergies solaires par rapport à ses voisins européens. Le secteur du PV résidentiel a explosé ces derniers mois et pèse beaucoup sur notre activité. Favorisées par les législations mises en place, les ombrières de parking offrent également de belles perspectives à court terme, tout comme le couplage photovoltaïques/IRVE, désormais quasi automatique avec le développement exponentiel du parc de véhicules électriques.
Quel principal objectif vous êtes-vous fixé pour l’avenir
M. J. : Toujours le même : rester un acteur de référence dans notre métier, en progressant avec le marché et en amenant de la valeur ajoutée à notre activité d’achat pour revente, notamment par des offres de service proposées à nos partenaires installateurs. Nos équipes, composées de technico-commerciaux sédentaires et itinérants, sont là pour les conseiller et échanger avec eux pour trouver les meilleures solutions technico-économiques en fonction de leurs projets.
Par exemple, nous avons créé à leur attention une cellule dédiée à l’accompagnement des démarches administratives. Nous avons également mis en place un outil de dimensionnement (configurateur) pour les locaux techniques où ranger le matériel (onduleurs et protections électriques) des centrales en grande toiture. Fabriqué en France, pré-câblé, ce « shelter » assure à l’installateur une plus grande rapidité d’exécution. Autre service proposé : powr-certifications.fr, un site internet en libre accès pour tout ce qui concerne la certification entre la nature de la toiture, les systèmes de montage et les modules solaires.
Comment choisissez-vous vos fournisseurs ?
M. J. : Qu’il s’agisse de nos clients ou de nos fournisseurs, je préfère toujours employer le terme de partenaires, notre but étant de travailler avec eux dans la durée. Malgré la disparition de certains fabricants, notre catalogue est très stable. Nous nous appuyons sur des agences de notations, chargées d’évaluer la santé financière des fabricants et cela de manière trimestrielle. Vu la durée de garantie attachée à nos produits, le plus gros risque pour nous est qu’un fabricant disparaisse. On essaie de s’en protéger en puisant dans le Top 10 des fabricants mondiaux, référencés et disposant d’une capacité de production, d’une capacité de R&D et d’une capacité financière.
En plus de travailler avec les meilleurs, nous avons récemment contracté avec la société Sinovoltaics, leader mondial en matière d’assurance qualité et de conformité technique. Sa mission : inspecter les produits directement chez le fabricant avant leur expédition et suivre la production pour nous conforter sur le scoring de bancabilité de manière régulière. C’est un outil de traçabilité de la supply chain dans lequel nous avons beaucoup investi cette année pour garantir la qualité de notre matériel, même si rien ne nous y obligeait sur le papier vu notre sourcing déjà très strict.
Dernier point concernant la qualité : nous avons lancé, il y a neuf mois, les certifications ISO 9001 (système de management de la qualité), 14 0001 (système de management environnemental) et 50001 (système de management de l’énergie), que nous devrions obtenir d’ici la fin de l’année. Même si elles ne sont pas encore obligatoires dans notre domaine d’activité, elles nous permettront d’anticiper sur l’avenir et de continuer à nous améliorer.
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