La vanille est une orchidée sensible, qui nécessite des conditions d’ombrage et de température très précises. Des contraintes qui n’ont pourtant pas empêché le producteur d’énergie renouvelable Corsica Sole de développer une solution agrivoltaïque adaptée, avec son partenaire, la coopérative des producteurs de la Réunion Pro Vanille. Une première installation d’une puissance de 100 kWc a été inaugurée le 25 avril dernier à Bras Panon au sud-est de Saint-Denis. « Ce projet d’ombrières a été développé en interne par Corsica Sole, en collaboration avec les équipes de Pro Vanille, pour s’adapter aux conditions environnementales exigées par la vanille », précise Michael Coudyser, directeur général de Corsica Sole, interrogé sur ce point par pv magazine France.
L’une de ces spécificités consistait à assurer aux plants un taux d’ombrage de 75 % afin de « récréer les conditions de sous-bois que la vanille affectionne et qui favorise sa pousse », poursuit Michael Coudyser. Pour cela, 240 panneaux photovoltaïques fixes ont été installés en hauteur, à 2 mètres à la gouttière et à 3 mètres 30 au faitage, et ont été couplés à des panneaux en plexiglass, pour que seul 25 % de la lumière filtre à travers les panneaux. De plus, tandis que la serre a été adaptée pour garantir une température comprise entre 25 et 32 °C, des filets ont été posés sur les côtés de la serre pour protéger les plantations des insectes nuisibles et réduire l’utilisation des pesticides. Enfin, un système de récupération des eaux de pluie a été mis en place pour assurer l’irrigation des cultures. « Cette forme d’agrivoltaïsme est intéressante car elle permet aux agriculteurs d’étendre leur zone de culture, qui se fait habituellement dans les espaces en sous-bois », confirme Willy Boyer, président de Pro Vanille.
Une structure qui résiste aux cyclones
Conçues avec l’aide du spécialiste de la construction de serres Deforche, les ombrières prévues pour l’île de la Réunion ont aussi la particularité de résister à des conditions météorologiques extrêmes, y compris de fortes pluies, des vagues de chaleur et des cyclones. « D’ailleurs, lors du passage du cyclone Belal en janvier dernier, énormément de plans de vanille sur l’île ont été abîmés ou détruits, décrit Marie Troubat, directrice marketing de Corsica Sole. A l’inverse, nos ombrières n’ont pas subi de dommages et les plans de vanille sont restés intacts ».
Selon l’entreprise, chaque serre a un coût de 250 000 euros, pris en charge par Corsica Sole, tandis que l’agriculteur prend en charge les coûts d’aménagements sous la serre : achat des plans de vanille, poteaux, système de drainage, citerne… Un équipement qui équivaut à environ à 40 000 ou 50 000 euros et qui peut être financé à hauteur de 60 % par le Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER).
Cinq autres projets en développement
« Ce sont de vrais projets d’agrivoltaïsme car les revenus de la vanille sont supérieurs aux revenus issus de la vente de l’électricité, argumente Marie Troubat. Le revenu annuel de la vente d’électricité sera de 20 000 € environ, alors que le revenu issu de la vente de la vanille devrait être entre 20 000 et 30 000 € bien que le cout d’investissement pour l’agriculteur soit bien moins important que celui porté par Corsica Sole ».
A tel point que le site de Bras Panon fait déjà des petits : en effet, cinq autres ombrières de ce type sont en projet à Sainte-Rose, à Saint-André et à Sainte-Suzanne, à proximité de Bras-Panon, suivant ce modèle. « Les plants de vanille seront plantés cet automne pour respecter la saisonnalité », relate Michael Coudyser.
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