« Le congé de paternité est fortement corrélé à la proportion de femmes dans les conseils d’administration »

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D’après pv magazine international.

Les énergies renouvelables peuvent être généralement considérées comme étant des secteurs plus ouverts aux femmes, ces dernières représentant 40 % de la main-d’œuvre à temps plein dans le secteur de l’énergie solaire photovoltaïque, par exemple. Pourtant, il existe encore de nombreux obstacles invisibles qui font que seulement 17 % des postes de direction du secteur sont occupés par des femmes, selon le rapport Solar PV : A gender perspective, IRENA (2022).

Les perceptions sociales et culturelles de la répartition des rôles entre les hommes et les femmes figurent toujours en tête de liste de ces obstacles, mais une expérience personnelle m’a révélé que certains de ces obstacles sont auto-imposés. C’est donc aux femmes elles-mêmes qu’il incombe de les faire tomber et d’exploiter leur véritable potentiel de croissance.

L’une de ces barrières auto-imposées découle du rôle socialement construit des femmes en tant que principales pourvoyeuses de soins et de soutien. Dès notre plus jeune âge, nous sommes socialisées à ne pas promouvoir nos intérêts et à nous concentrer sur les besoins des autres. Cependant, sur le lieu de travail, la capacité à revendiquer le mérite de son travail et à demander de nouveaux rôles et responsabilités exige également une bonne dose d’autopromotion.

C’est là que le bât blesse. Les femmes qui s’affirment en poursuivant leurs ambitions et en promouvant leurs intérêts peuvent être pénalisées parce qu’elles ne se conforment pas aux attentes sociales concernant le comportement des femmes. En d’autres termes, au lieu de gravir les échelons de la carrière, vous risquez d’être qualifiée de garce ou de voir votre travail dévalorisé par vos collègues. C’est pourquoi, selon moi, la forte présence de femmes dans les conseils d’administration des entreprises et dans les postes de direction est le meilleur indicateur de la capacité d’une organisation à créer un environnement de travail inclusif. Bien plus que n’importe quel rapport environnemental, social et de gouvernance (ESG) soigneusement élaboré, si j’ose dire.

Que devons-nous faire pour favoriser un tel environnement ? J’ai récemment découvert, grâce à une étude Peterson/EY, une meilleure pratique surprenante pour renforcer l’autonomie des femmes : les politiques de congé de paternité. Que ce soit au niveau national ou au niveau de l’entreprise, les politiques de congé de paternité sont fortement corrélées à la part des femmes dans les conseils d’administration. En d’autres termes, les politiques qui permettent de répondre aux besoins en matière de garde d’enfants sans en faire peser explicitement la charge sur les femmes augmentent les chances de ces dernières d’acquérir le sens des affaires et les contacts professionnels nécessaires pour se qualifier pour un conseil d’administration d’entreprise.

Cultiver la reconnaissance et l’encouragement par la société et les entreprises de la poursuite active par les femmes de rôles de direction, et non de soutien, ne peut que profiter aux organisations et à la société dans son ensemble, en particulier en période de crise.

Shelley Taylor a mené une étonnante recherche sur les réactions biocomportementales au stress chez les femmes. Elle affirme que la réponse « combat ou fuite » au stress chez les femmes est souvent caractérisée par une attitude de « tendresse et d’amitié ». La sollicitude implique des actions de soins favorisant la sécurité et la réduction du stress, tandis que l’amitié fait référence à la création et à l’entretien de réseaux sociaux de soutien.

Il s’avère que cette capacité d’empathie et d’écoute des besoins d’autrui facilite le développement des compétences sociales nécessaires pour tisser un réseau de soutien composé de relations plus ou moins étroites qui peuvent souvent faire la différence entre une histoire de réussite ou d’échec dans les affaires et dans la vie.

Pour reprendre les mots d’Oscar Wilde : « La vérité est rarement pure et jamais simple ».

Le leadership, tout comme les définitions de la réussite, se présentent sous toutes les formes et dans toutes les tailles. Alors, mesdames, voici mon conseil en matière de développement de carrière : embrassez votre complexité et ayez le courage de toujours être sincère avec vous-même quant à ce que vous voulez vraiment. Ensuite, engagez-vous et foncez !

Dirigez, accompagnez ou soyez amies, mais brillez toujours ensemble !

Mariyana Yaneva est actuellement vice-présidente de l’Association pour la production, le stockage et le commerce de l’électricité (APSTE), tout en dirigeant le développement commercial de la société de conseil en conception et en ingénierie Renergy à Sofia, en Bulgarie. Elle a plus de 12 ans d’expérience à divers postes de direction dans le domaine du développement commercial et de l’investissement dans des projets éoliens, solaires et de stockage d’énergie. Mariyana concentre désormais son énergie sur le développement de stratégies pour une plus grande intégration des énergies renouvelables dans le mix électrique, y compris l’approvisionnement des entreprises en énergies renouvelables (PPA) et les solutions de flexibilité telles que le stockage, la réponse à la demande et les réseaux intelligents.

Traduit par Marie Beyer.

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