Le Centre spatial guyanais (CSG), qui assure le lancement des satellites et des lanceurs Ariane 5 et Ariane 6, représente 15 % de la consommation d’électricité en Guyane. Afin de diminuer son impact environnemental, l’Agence spatiale européenne (ESA) a donc initié le projet Hyguane (HYdrogène GUyanais A Neutralité Environnementale), visant à remplacer une partie de l’hydrogène gris utilisé dans les ergols de lanceurs (les carburants) par de l’hydrogène vert.
« Pour le moment, l’hydrogène est produit par l’usine d’Air Liquide Space Guyane (ALSG) par reformage à la vapeur de méthanol importé de Trinidad et Tobago, un procédé qui génère une forte quantité de CO2 », précise à pv magazine France Antoine Madoui, PDG de Nerius Invest, développeur de projets de production d’énergies renouvelables à partir des biomasses et des déchets. Sa société a rejoint en mars dernier le consortium composé d’industriels du secteur de l’énergie (Air Liquide, MT-Aerospace, Be.blue), de trois universités (l’université de Guyane, l’université de Liège, l’université libre de Bruxelles) et de deux institutions (ESA et le CNES). « Le but d’Hyguane est donc de produire 80 tonnes d’hydrogène vert par an, pour remplacer entre 15 et 30 % de l’hydrogène gris », poursuit-il. L’impact sur les émissions de CO2 n’a cependant pas été précisé.
Une centrale solaire de 5 MWc pour alimenter l’électrolyseur
L’électrolyseur sera alimenté à 100 % par de l’électricité provenant d’une centrale photovoltaïque de 5 MWc sera installée sur le port spatial de l’Europe. Chargé de la maîtrise d’œuvre, le CNES (Centre national d’études spatiales) choisira le ou les développeurs-opérateurs lors d’un appel d’offres à venir.
Au total, l’électrolyseur alimenté par la centrale solaire produira 130 tonnes d’hydrogène renouvelable. « En plus de 80 tonnes utilisés pour les lanceurs, 50 tonnes vont être fléchées vers des usages locaux dans le cadre d’un transfert de technologie : 45 tonnes pour la mobilité lourde et 5 tonnes pour alimenter une pile à combustible », complète Antoine Madoui, dont la société a pour mission de développer la filière mobilité hydrogène en Guyane. Dans ce cadre, une station-service hydrogène destinée aux camions, bus, engins de travaux publics, engins agricoles et forestiers sera implantée d’ici à 2026.
Pour lancer le marché, cinq véhicules à hydrogène seront déployés sur le territoire : deux poids lourds de 44 tonnes achetés par l’entreprise allemande MT-Aerospace, qui fabrique des pièces de structures de lanceurs spatiaux, deux véhicules utilitaires et une navette VIP de 12 places. Cet hydrogène “Made in Kourou” sera commercialisé à 16 euros du kilo à un prix de marché identique à celui de la Métropole.
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