Les aspects économiques de l’agrivoltaïsme appliqué à l’élevage

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D’après pv magazine international.

L’agrivoltaïsme appliqué à l’élevage suscite de plus en plus d’intérêt aux États-Unis. Cette pratique vise à faire paître du bétail, généralement des ovins, sur des terres où sont installés des panneaux solaires. Une enquête a montré que les investissements de départ les plus courants pour lancer cette activité concernent l’achat d’un camion pick-up et des moutons. Ces éleveurs entretiennent généralement des pâturages d’environ 22 hectares en moyenne par saison, pour un troupeau de 125 ovins par exploitation. En moyenne, ils consacrent 14,75 heures aux travaux d’entretien sur site, 8,17 heures aux déplacements et 5,67 heures aux tâches administratives.

Au-delà de ces données utiles, les chercheurs ont également identifié les ressources qui pourraient permettre à un éleveur de se lancer dans une activité d’agrivoltaïsme appliqué à l’élevage.

À l’Université de l’Illinois, le programme Bock, qui porte sur la législation et la politique agricole, a mené l’enquête durant la première moitié de l’année 2023. Elle l’a ensuite diffusée via la fédération américaine d’agrivoltaïsme appliqué à l’élevage, American Solar Grazing Association. L’objectif était d’approfondir les connaissances existantes sur les coûts et les revenus de l’agrivoltaïsme appliqué à l’élevage ovin dans des centrales photovoltaïques.

Les résultats de l’enquête, exposés dans le rapport The Economics of Solar Grazing, sont étoffés par des données issues de multiples sources, ce qui permet de déterminer les coûts liés à une exploitation agrivoltaïque dans le cadre d’une activité d’élevage.

L’enquête a montré que 75 % des éleveurs ayant passé des contrats pour faire paître leurs moutons dans des parcs solaires ont également endossé des responsabilités de gestion de la végétation, ce qui nécessite d’investir dans des faucheuses et des coupe-bordures. Si les ovins couvrent de grandes étendues, ils ne satisfont pas toujours aux exigences techniques des propriétaires d’installations solaires.

Le groupe Bock a fait référence à des travaux de recherche menés à New York qui ont montré que les contrats de gestion de la végétation conclus entre éleveurs ovins et gestionnaires de centrales photovoltaïques dégageaient des revenus annuels de 750 à 1250 dollars par hectare de site solaire. Généralement, les prix sont plus élevés à New York que partout ailleurs sur la côte est. Le rapport de New York fournit également des informations détaillées sur les revenus tirés d’un troupeau de 56 ovins en pâture sur un terrain de 9 hectares.

L’étude Mount Morris sur l’agrivoltaïsme constitue un autre document d’intérêt. Elle fournit des informations économiques très détaillées sur des plans d’affaires en agrivoltaïsme appliqué à l’élevage et à l’apiculture dans une centrale photovoltaïque EDF Renewables de 177 MW qui s’étend sur 405 hectares dans le comté de Livingston (État de New York).

Un article connexe de pv magazine USA aborde la question sous le prisme d’un propriétaire de centrale : BayWa r.e. s’est lancée dans l’optimisation du nombre d’ovins par troupeau en expérimentant des modèles d’affaires en partenariat avec des éleveurs ovins. Le propriétaire de cette grande centrale solaire a constaté qu’un site particulièrement rocailleux du Texas où paissaient des moutons a vu sa production d’électricité augmenter et a dégagé des économies de 413 774 dollars par rapport aux coûts de fauchage. Bien que deux modules solaires semblaient avoir été endommagés par les moutons, ces dégâts étaient négligeables par rapport aux 1035 panneaux endommagés par des projectiles.

Extrait du rapport du David R. Atkinson Center for a Sustainable Future sur le potentiel agricole, économique et environnemental du couplage de centrales solaires et de pâturages ovins.

La recherche antérieure suggère que le couplage agriculture-photovoltaïsme accroissait de plus de 80 % la probabilité que les personnes interrogées soutiennent une installation solaire.

Traduction assurée par Anne Akpadji

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