Une usine de cellules et panneaux solaires verra le jour en Moselle, pour 710 millions d’euros d’investissement

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L’annonce a été faite par le président Emmanuel Macron en personne lors du sommet « Choose France » ce lundi 15 mai : le consortium Holosolis prévoit d’installer une usine de production de cellules et modules photovoltaïques à Sarreguemines (Moselle) pour un montant de 710 millions d’euros. Celle-ci va remplacer le projet de Rec Solar, qui prévoyait lui aussi des panneaux photovoltaïques sur la même zone de la Communauté d’Agglomération Sarreguemines Confluences, abandonné en 2022 par le groupe indien.

Pour son implantation, Holosolis avait mis en concurrence 40 sites dans six pays, dont  l’Allemagne, l’Espagne, le Portugal et la Pologne. Dans un communiqué, l’entreprise estime que « les savoir-faire et la disponibilité de la main d’œuvre, la réputation des ingénieurs français, la qualité des infrastructures, le caractère bas carbone de l’énergie made in France – à prédominance nucléaire et hydraulique – ont fait pencher la balance en faveur de l’Hexagone ».

Trois marchés principaux : les toitures résidentielles, industrielles et commerciales, et l’agrivoltaïsme

A l’horizon 2027, le projet atteindra une capacité de production annuelle de 5 GW, soit 10 millions de panneaux photovoltaïques produits, représentant 8 % des importations européennes de modules photovoltaïques chinois en 2022. « Les effets d’échelle et l’automatisation des lignes permettront un coût compétitif, apte à rivaliser avec ceux des géants mondiaux du secteur. Nos modules seront destinés à trois marchés principaux : les toitures résidentielles, les toitures industrielles et commerciales, l’agrivoltaïsme », explique Jan Jacob Boom-Wichers, le président d’Holosolis, dans un communiqué de presse. 1700 personnes seront embauchées, en majorité originaires de la région Grand Est et du bassin sarregueminois. Un partenariat avec Pôle Emploi sera mis en place pour faciliter l’embauche et la formation de personnes en situation de précarité.

Sur 50 hectares, le site démarrera par la production de technologies TOPCon. « Parallèlement nous regardons de près une solution très prometteuse, tandem silicium pérovskite. Quand cette innovation parviendra à maturité, nous aurons besoin de modifier et d’allonger nos lignes de production. Nous allons construire une usine évolutive, extensible, capable de s’adapter très vite aux ruptures et aux progrès technologiques du marché photovoltaïque », analyse Jan Jacob Boom-Wichers.

En amont, Holosolis dit vouloir privilégier les filières européennes, dans le cadre d’une traçabilité complète, pour l’approvisionnement en verre, cadres, encapsulants et autres éléments qui entrent dans la composition d’un panneau photovoltaïque… L’entreprise a identifié des fournisseurs européens pour ses achats de silicium, dont la production est archi-dominée, ici encore, par la Chine. Mais aucune précision n’a été donnée.

TSE et IDEC, acteurs français du consortium

La société Holosolis, fondée en 2022 et spécialisée dans la construction d’usines de production de panneaux photovoltaïques sur le territoire européen, est un consortium composé de l’Institut européenne d’innovation et de recherche ‘EIT InnoEnergy, qui regroupe 40 partenaires européens (et qui a pour actionnaires plusieurs industriels allemands, dont EDF, TotalEnergies ou encore le CEA. A bord d’Holosolis se retrouvent également IDEC, acteur français de l’immobilier, et le producteur d’électricité solaire et spécialiste de l’agrivoltaïsme TSE. « Avec ses 5 GW de production, Holosolis contribuera à + de 15 % de l’objectif de l’ESIA : capacité annuelle de 30 GW d’ici 2025, correspondant à 60 milliards d’euros de nouveau PIB annuel en Europe et à la création de plus de 400 000 nouveaux emplois (directs et indirects) », poursuit Karine Vernier, CEO France d’EIT InnoEnergy.

​Jeudi 11 mai, le chef de l’Etat a également annoncé des mesures pour accélérer l’avènement d’une industrie innovante et décarbonée. Concernant le photovoltaïque, il a annoncé la mise en place d’un crédit d’impôts. « Pour soutenir les technologies vertes, en soutenant fiscalement la décarbonation, on va mettre en place un crédit d’impôt industries vertes pour les technologies identifiées dans les textes européens, c’est-à-dire les batteries, c’est-à-dire les pompes à chaleur, c’est-à-dire les éoliennes, les panneaux solaires. L’analyse qui est faite par le ministère de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle, c’est que ça permettra de déclencher 20 milliards d’investissement sur le territoire national d’ici 2030 », a déclaré Emmanuel Macron. Lors du sommet « Choose France », la réunion annuelle des chefs d’entreprise et investisseurs étrangers à Versailles, 13 milliards d’euros d’investissements prévus par 28 entreprises vont être annoncés, représentant 8 000 emplois.

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