Les Européens s’accordent pour atteindre 42,5% d’énergies renouvelables d’ici à 2030

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Au terme de plusieurs heures de négociations, les États membres de l’Union européenne ont trouvé un accord autour de l’objectif contraignant de 42,5 % de renouvelables dans la consommation européenne d’ici à 2030, auquel vient s’ajouter un objectif « indicatif » supplémentaire de 2,5 %. Il s’agit donc d’un quasi-doublement du niveau actuel d’environ 22 % (un peu plus de 19 % en France). Le chiffre est donc un compromis entre les 45 % que réclamaient la Commission européenne et les eurodéputés, et les 40 % consentis par les États. Il marque toutefois un très net relèvement par rapport à l’objectif actuel de l’UE pour 2030 (32 %).

A cette fin, les États membres créeront des zones d’accélération des énergies renouvelables (« renewables go-to areas ») où les projets d’énergie renouvelable feront l’objet d’une procédure d’octroi de permis simplifiée et rapide, dans un délai maximum de 12 mois. Le déploiement des énergies renouvelables sera également présumé être d’un “intérêt public supérieur”, ce qui limitera les motifs d’objection légale aux nouvelles installations. En dehors de ces zones, les délais d’instruction ne devront pas dépasser 24 mois.

« Nous croyons les négociateurs lorsqu’ils disent que c’était le seul accord possible, a réagi Walburga Hemetsberger, PDG de SolarPower Europe. Cela envoie un message clair à toutes les parties prenantes pour qu’elles se préparent à un changement de système. Cela signifie qu’il faut revoir à la hausse les investissements, les réseaux électriques et de la main-d’œuvre. Et bien sûr, 45 % est un plancher, pas un plafond. Nous nous efforcerons de produire autant d’énergie renouvelable que possible d’ici à 2030 ».

La France doit faire preuve de la même ambition

En France, le Syndicat des énergies renouvelables s’est félicité de cet accord « qui témoigne d’une volonté d’accélérer le développement des énergies renouvelables partout en Europe, comme l’indique Jules Nyssen, président du SER à pv magazine France. Cela doit désormais nous conduire à faire preuve de la même ambition au niveau national dans le cadre de la prochaine loi-énergie climat et de sa déclinaison, la Programmation pluriannuelle de l’énergie. Le SER estime que notre pays dispose de capacités suffisantes pour atteindre 45% d’énergies renouvelables dès 2030. Cette ambition nécessitera de développer la production de l’ensemble des filières renouvelables, dans l’électricité bien sûr, mais aussi dans le secteur de la chaleur et des transports, qui sont souvent oubliés dans le débat public ».

Pour les acteurs du photovoltaïque, il est désormais indispensable que la France, qui est le seul pays européen à ne pas avoir rempli ses objectifs climatiques, suive la dynamique impulsée par l’Europe. « On ne peut que se réjouir de la décision européenne d’un quasi-doublement de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique d’ici 2030 mais il paraît légitime de s’interroger sur les outils juridiques dont dispose la France pour atteindre cet objectif, a ainsi ajouté Pascal Craplet, Directeur des Affaires Publiques chez Q Energy France. Avant même l’adoption de la loi dite d’accélération, qui porte bien mal son nom, la simple difficulté d’application de la circulaire du 16 septembre dernier, destinée à vider le stock de dossiers d’autorisation en attente depuis des mois laisse songeur ».

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