D’après pv magazine international.
Cette domination du marché signifie que le solaire et l’éolien sont en passe de remplacer les générateurs au charbon et au gaz. Ils couvrent en outre la majeure partie de la demande croissante en électricité, laquelle croît trois fois plus vite (2,7 % par an sur la période 2011-2021) que la population mondiale.
Bientôt, on assistera à l’électrification à grande échelle des transports, du chauffage et de l’industrie – en somme, au grand retour du « tout-électrique ». Cela entraînera un doublement voire un triplement de la demande en électricité. Le solaire et l’éolien répondront aussi à cette nouvelle demande.
Les combustibles fossiles sont responsables des trois quarts des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Mais dans la plupart des pays, le solaire et l’éolien s’installent à un rythme bien plus élevé que les nouvelles centrales au charbon (Graphique 2). À l’exclusion de la Chine, la capacité mondiale du charbon est en déclin depuis plusieurs années, les anciennes centrales fermant plus rapidement que n’ouvrent les nouvelles. La manque de nouvelles capacités en matière de charbon indique que le monde a atteint le pic du charbon.
Le solaire et l’éolien ont dépassé 1 TW de capacité installée. Le déploiement du PV et de l’éolien présente une augmentation exponentielle, et la capacité installée cumulée de solaire va d’ailleurs bientôt dépasser celle de l’éolien.
La capacité mondiale installée de solaire a bondi d’un facteur de 500 au cours des 20 dernières années. En 1985, lorsque la technologie PERC, produit phare actuel de l’industrie PV, n’était encore qu’une innovation qui prendrait encore 20 ans à se développer pleinement, la production annuelle totale de modules PV était inférieure à 25 MWp. Aujourd’hui, bon nombre de fabricants de modules PV Tier 1 produisent chacun 25 MWp/jour.
Le taux de croissance du déploiement annuel des dernières années était d’environ 18 %. Les projections de ce rythme de croissance montrent que la capacité installée de solaire dépassera le total combiné du nucléaire, de l’hydraulique, du gaz et du charbon en 2031 (graphique 3).
Dans certaines régions développées telles que l’Europe, l’Amérique du Nord, le Japon et l’Australie, la consommation d’électricité a atteint 7 MWh à 15 MWh par personne et par an. L’électrification des transports, du chauffage et de l’industrie en vue d’abandonner les combustibles fossiles suppose la multiplication par deux (voire plus) de la demande en électricité, en fonction du degré de spécialisation des pays dans l’industrie chimique. La consommation d’électricité dans les pays développés pourrait ainsi grimper à 20 MWh par habitant et par an d’ici la moitié du siècle.
D’après les projections, la population mondiale devrait avoisiner les 10 milliards de personnes au milieu du siècle. Dans ces conditions, une économie mondiale prospère et entièrement électrifiée fonctionnant sans aucun combustible fossile exigera donc environ 200 000 TWh d’électricité par an.
Le solaire disposant d’une base de ressources bien plus importante que toute autre source de production, il lui faudra fournir la majeure partie de l’énergie du futur, disons 60 % du total de l’énergie dans le futur, soit 120 000 TWh. Cela correspond à une demande d’environ 75 TW de solaire, avec un facteur de capacité moyenne de 18 %. Nous devons donc atteindre un taux d’installation annuel de 4 TW d’ici à 2035 environ pour y parvenir avant 2050. Le rythme actuel de croissance annuel pour le déploiement du PV est presque suffisant pour y arriver.
Les nouvelles orientations prises au niveau mondial sont importantes car elles constituent une bonne indication de ce qui est faisable. Ainsi, l’Australie génère deux fois plus d’électricité solaire par habitant que n’importe quel autre système d’électricité dont les capacités se comptent en gigawatts (graphique 4). Le gouvernement vise 82 % d’électricité renouvelable (essentiellement solaire et éolienne) pour le Marché national de l’électricité en 2030.
L’Australie, qui se situe à une latitude basse moyenne, comme la majeure partie de la population mondiale, apporte la preuve que le déploiement rapide du solaire et de l’éolien est compatible avec des prix de l’électricité abordables et un réseau stable.
Le stockage de l’énergie à grande échelle au moyen du pompage turbinage est une technologie largement répandue, peu coûteuse et à faible impact qui a déjà été déployée à une échelle de 200 GW. Elle est disponible de façon quasi-illimitée presque partout.
L’Atlas ANU Global PHES recense 616 000 sites hors rivière (en circuit fermé) pour une capacité de stockage combinée de 23 millions de GWh, soit 50 fois plus que ce qui est nécessaire pour assurer un système mondial reposant entièrement sur des énergies renouvelables.
En réponse à l’augmentation rapide du solaire et de l’éolien, le gouvernement australien a annoncé 15 GW de stockage par pompage turbinage, un chiffre par habitant nettement supérieur à celui de tous les autres pays.
Le 25 janvier, Comité stratégique PV 2023, International Solar Energy Society (ISES).
Les auteurs : Andrew Blakers (ANU) et Ricardo Rüther (UFSC).
Andrew.blakers@anu.edu.au et rruther@gmail.com
L’ISES, la International Solar Energy Society, est une ONG accréditée à l’ONU fondée en 1954 qui œuvre pour un monde fonctionnant entièrement avec des énergies renouvelables utilisées de manière efficace et judicieuse.
Traduit par Christelle Taureau.
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Excellente source d’information.