D’après pv magazine International
En adoptant la Inflation Reduction Act (loi sur la réduction de l’inflation – IRA), le gouvernement américain a précipité dans la tourmente le monde de la politique et des affaires de l’Union européenne. Aux États-Unis, 340 milliards d’euros au total ont été mis à disposition pour soutenir les énergies renouvelables, l’hydrogène et d’autres technologies propres. Pour bénéficier de ces subventions et crédits d’impôt, il faut soit fabriquer aux États-Unis, soit utiliser des produits qui y sont fabriqués. D’aucuns commencent donc à craindre que des entreprises européennes délocalisent une partie de leur production de l’autre côté de l’Atlantique.
Cette semaine, lors du Forum économique mondial de Davos, la Présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a annoncé qu’elle allait contrer l’IRA avec un plan industriel similaire pour l’UE. Plus précisément, l’Europe va assouplir les règles en matière de financement national et rendre les aides plus accessibles. Par ailleurs, les subventions visées serviront à mettre en place des dispositifs de production pour les énergies renouvelables dans des filières stratégiques, afin de parer au risque de délocalisation lié aux subventions dans des pays tiers, notamment aux États-Unis.
Cependant, certains États membres ne disposant pas des ressources financières nécessaires pour participer à ce nouveau plan, des fonds européens supplémentaires seront débloqués. À moyen terme, un « fonds de souveraineté européen » sera institué pour ce genre de cas. Les décideurs politiques évaluent actuellement le montant de l’enveloppe que l’UE fournira. Une première ébauche devrait être rendue publique d’ici la fin du mois.
« Nous avons une petite fenêtre d’opportunité pour investir dans les technologies propres et l’innovation afin de nous positionner en tête, avant que l’économie fondée sur les énergies fossiles ne devienne obsolète », a déclaré Ursula von der Leyen.
La femme politique allemande a également annoncé la simplification des démarches administratives pour le photovoltaïque et l’énergie éolienne, les pompes à chaleur, le stockage de l’énergie et les électrolyseurs.
« Nous examinerons plus particulièrement les moyens de simplifier et d’accélérer les procédures d’autorisation des nouveaux sites de production de technologies propres », a-t-elle ajouté. En outre, la Commission européenne veut présenter un « règlement pour une industrie à zéro émission » qui fixe des objectifs clairs en matière de technologies propres en Europe d’ici à 2030.
« L’Agence internationale de l’énergie estime que, d’ici à 2030, la valeur du marché des technologies d’énergie propre fabriquées à grande échelle avoisinera les 650 milliards de dollars [600 milliards d’euros] par an – soit plus du triple d’aujourd’hui, a-t-elle expliqué. Pour prendre de l’avance dans cette course à la concurrence, nous devons continuer d’investir dans le renforcement de notre base industrielle et rendre l’Europe plus propice aux investissements et à l’innovation. »
Pour Dries Acke, directeur politique chez SolarPower Europe, « le Plan industriel du Pacte vert constitue un tournant majeur pour les fabricants européens de solaire. L’UE prend des mesures fortes en réponse aux inquiétudes du secteur solaire européen qui montent ces derniers mois, et même ces dernières années ».
L’association est persuadée que ce plan va doter les fabricants européens des outils nécessaires pour gagner en compétitivité.
« La promesse d’Ursula von der Leyen de simplifier temporairement les règles concernant les aides d’État dans l’UE, en recourant à des baisses d’impôts simples, est vitale. Les fabricants du solaire font face à des prix de l’énergie deux à trois fois plus élevés qu’en Chine ou aux États-Unis, et ils attendent avec impatience d’être soulagés », a souligné Dries Acke.
Traduction assurée par Christelle Taureau.
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