D’après pv magazine International
La première communauté d’énergie renouvelable (CER) du Portugal a été inaugurée en août 2021 à Miranda do Douro, village rural du nord du pays, non loin de la frontière espagnole. Le projet a été mis en œuvre par Cleanwatts, une entreprise de technologie climatique proposant des services d’énergie propre et installée à Coimbra, au Portugal. La CER fait partie du projet « 100 Aldeias » de Cleanwatts, dont l’objectif est de combattre la précarité énergétique dans le centre du Portugal, peu peuplé.
Actuellement, les consommateurs de la CER sont les bâtiments de Santa Casa da Misericórdia, une institution caritative renommée au Portugal qui héberge des maisons de repos et un jardin d’enfants, et comptant plus de 100 membres au total. Après avoir fêté le premier anniversaire de la communauté, Cleanwatts « entre à présent dans une phase visant à attirer de nouveaux membres, a indiqué Michael Pinto, PDG de l’entreprise, à pv magazine. Notre but est d’étendre le travail réalisé avec le client d’origine à autant de personnes que possible dans la communauté. »
Les panneaux PV installés dans la communauté ont une capacité de production de 73,3 kW et fournissent de l’électricité pour la climatisation, les ordinateurs et d’autres besoins énergétiques de l’institution.
« Les avantages de la première année de fonctionnement (d’août 2021 à août 2022) ont été indiscutables, a déclaré Michael Pinto. Si l’on prend pour référence le prix indexé de l’électricité de 2022, estimé à 0,35 €/kWh, Santa Casa da Misericórdia Miranda do Douro aurait dû dépenser 31 500 € de plus en électricité issue du réseau », a-t-il ajouté. La CER a affiché une autonomie énergétique de 33 % (90 MWh/an) et a évité 19 tonnes d’émissions de dioxyde de carbone.
Analyse de la production et de la consommation
La première CER du Portugal passe par eRedes, la branche distribution de la compagnie d’électricité portugaise EDP, pour analyser le profil de production et de consommation des membres de la communauté, afin de distribuer l’énergie produite en conséquence. Elle utilise en outre Kiplo, la plateforme des marchés de l’énergie de Cleanwatts, pour agréger des charges d’énergies petites et moyennes, « y compris des batteries, des chargeurs de véhicules électriques, des chauffages, des chaudières, des refroidisseurs et des installations de production décentralisée », d’après l’entreprise. La plateforme, qui fonctionne via la centrale électrique virtuelle de l’entreprise, aide les responsables de la communauté et les acteurs du marché de l’énergie.
Du côté de la protection des données, Cleanwatts sépare les données personnelles des données de consommation et les conserve dans des endroits différents. Ainsi, « nous pouvons étudier les données liées à la consommation de manière statistique et analytique tout en respectant les données personnelles de chaque membre, a précisé Michael Pinto. Les informations propres à chaque membre sont stockées dans une base de données où elles sont codées de manière à garantir la protection de la vie privée. »
Pour le moment, la communauté n’a pas recours à la technologie des chaînes de blocs, mais Cleanwatts a déclaré avoir déjà testé cette technologie dans plusieurs projets antérieurs.
« Nous avons l’intention de rendre possible les transactions énergétiques entre les membres de la communauté, dans une logique de peer-to-peer, afin qu’ils puissent échanger entre eux, encourager l’économie locale et renforcer l’esprit de la communauté, a expliqué Michael Pinto. Nous voulons que ces transactions soient transparentes, agiles et sécurisées. Nous aurons donc recours aux technologies nécessaires pour apporter les meilleurs dispositifs aux membres de la communauté. »
La prochaine étape
L’objectif du projet « 100 Aldeias » était de créer 100 CER dans le Portugal d’ici la fin 2022. En août, ce chiffre avait déjà été atteint et Cleanwatts pense que 200 villages pourraient être concernés d’ici la fin de l’année. Au total, les communautés affichent une capacité de production de plus de 17,5 MW et comptent plus de 1 500 membres.
Après le succès des CER au Portugal, Cleanwatts élargit ses projets à d’autres pays. En juin, l’entreprise a ouvert une deuxième branche en Italie, où elle codéveloppe plusieurs CER avec des partenaires dans le nord du pays tout en aidant d’autres partenaires à lancer et à gérer leurs propres communautés par le truchement de contrats de licences pour la plateforme du système d’exploitation de l’entreprise, Cleanwatts OS.
« La vitesse et l’ampleur de la transposition de la directive européenne sur les énergies renouvelables dans la loi nationale des États membres est un facteur clé pour déterminer si un marché est stratégique pour Cleanwatts. Au-delà du Portugal et de l’Italie, nous évaluons en ce moment plusieurs pays, et notamment l’Espagne et l’Autriche précisément pour cette raison », a affirmé Michael Pinto.
Aux États-Unis, l’entreprise participe à plusieurs projets de communautés dans les États de New York et de Californie. Elle soutient entre autres le développement d’une solution de petit réseau pour permettre à la ville d’Ithaca, dans l’État de New York, d’atteindre son objectif de zéro émission nette. Cleanwatts a également signé un partenariat avec l’entreprise industrielle de l’Internet des objets Blue Pillar, basée à Indianapolis, pour activer la réponse à la demande au niveau des communautés dans tout le pays.
Au Japon, Cleanwatts fournit des services d’amélioration de l’efficacité derrière le compteur à des entreprises moyennes et très grandes (blue chip) par le biais d’un partenariat avec Macnica, distributeur de semi-conducteurs ainsi que de matériel et de logiciels.
Au Portugal, l’entreprise est en passe de fournir près de 20 MW de capacité solaire agrégée d’ici la fin 2022 et pense être « en très bonne position pour tripler ce volume d’ici la toute fin 2023 », a conclu Michael Pinto.
Traduction effectuée par Christelle Taureau.
Ce contenu est protégé par un copyright et vous ne pouvez pas le réutiliser sans permission. Si vous souhaitez collaborer avec nous et réutiliser notre contenu, merci de contacter notre équipe éditoriale à l’adresse suivante: editors@pv-magazine.com.
En transmettant ce formulaire vous acceptez que pv magazine utilise vos données dans le but de publier votre commentaire.
Vos données personnelles seront uniquement divulguées ou transmises à des tierces parties dans une optique de filtre anti-spams ou si elles s’avèrent nécessaires à la maintenance technique du site web. Un transfert de vos données à des tierces parties pour toute autre raison ne pourra se faire que s’il est justifié par la législation relative à la protection des données, ou dans le cas où pv magazine y est légalement obligé.
Vous pouvez révoquer ce consentement à tout moment avec effet futur, auquel cas vos données personnelles seront immédiatement supprimées. Dans le cas contraire, vos données seront supprimées une fois que pv magazine aura traité votre requête ou lorsque le but du stockage des données est atteint.
Pour de plus amples informations sur la confidentialité des données, veuillez consulter notre Politique de Protection des Données.