« Sans les digues qui longent le littoral, près de la moitié du pays serait sous la mer, rappelle Willem Biesheuvel, responsable de la gestion de projets chez GroenLeven, filiale néerlandaise du développeur allemand BayWa r.e.. L’Histoire des Pays-Bas est intimement liée à la maîtrise de l’eau et il n’est pas étonnant qu’en plus des surfaces au sol, des toitures et des exploitations agricoles, le pays soit précurseur dans le solaire flottant ». Lacs artificiels, réservoirs, anciennes carrières, le gouvernement hollandais a en effet très tôt mis en place des mesures incitatives pour développer le photovoltaïque sur l’eau, en termes de procédures d’autorisations et de permis de construire.
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A la faveur de ces dispositions, BayWa r.e. et GroenLeven ont aussi fait de ce petit pays densément peuplé leur laboratoire pour ce type de technologie. « Dès 2015, nous avons commencé à nous intéresser au solaire flottant », indique Willem Biesheuvel, interrogé par pv magazine France. Puis, après l’acquisition de GroenLeven en 2018, Baywa r.e. entre à son tour sur ce marché et bénéficie de son portefeuille de projets en développement, déjà très avancé. C’est ainsi à Oosterwolde que les deux acteurs ont mis en service leur tout premier pilote mondial en décembre 2018, d’une puissance de 2 MWc. L’installation qui produit 1 917 MWh/an d’électricité se compose de 5 752 panneaux solaires répartis sur 480 flotteurs, avec 19 onduleurs flottants et 1 transformateur flottant. S’en sont suivis d’autres projets emblématiques, comme le plus grand parc solaire flottant d’Europe à Sellingen, dans le nord, d’une capacité de 41,1 MWc. Mis en service en juillet 2021, il se compose de 76 616 panneaux PV de 535 et 540 Wc, installés sur 4 750 flotteurs solaires, avec 174 onduleurs flottants et 17 transformateurs flottants. Le deuxième site par la taille de BayWa r.e. et GroenLeven est celui de Uivermeertjes, installé sur un lac formé par l’extraction de sable dans la commune de Druten à la frontière allemande. D’une puissance de 29,7 MWc, pour un investissement d’environ 30 million d’euros, l’installation génère annuellement l’équivalent de la consommation domestique de plus de 10 000 foyers.
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Au total, BayWa r.e. et GroenLeven disposent actuellement d’une capacité de solaire flottant de 182 MWc dans le pays, répartis sur 12 parcs construits en l’espace de trois ans. « Nous avons beaucoup appris de nos projets aux Pays-Bas et cette expérience sert pour nos autres projets en Europe, assure Willem Biesheuvel. Par exemple, nous avons construit les sites de Sellingen et Uivermeertjes en sept semaines chacun, soit le même temps que ce qu’il nous avait fallu pour le site pilote de Oosterwolde ». Selon le responsable, cette progression trouve en particulier son origine dans l’amélioration de la technologie propriétaire de BayWa r.e.. « A l’origine, la première génération d’îlot ne pouvait supporter que six panneaux photovoltaïques, comme c’est le cas sur la centrale flottante de Oosterwolde. Puis, nous avons progressivement redimensionné nos flotteurs et nos structures avec l’aide de notre partenaire Zimmermann Stahlbau. Désormais, chaque “bateau” peut supporter 16 modules, sans que les flotteurs soient deux fois plus gros et deux fois plus chers ». Reliés par une structure métallique, les flotteurs sont également plus espacés les uns des autres, offrant à l’ensemble une stabilité plus importante. Autre avantage, une plus grande densification qui permet d’atteindre un peu plus d’1,5 MW par hectare et donc un coût plus faible au Wc.
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Depuis 2020, une étude en partenariat avec l’Université des sciences appliquées de Hanze (Groningen) sur les potentiels impacts environnementaux a été lancée sur le parc solaire flottant Bomhofsplas aux Pays-Bas pour une durée de cinq ans. Après une première année d’étude, le contrôle de la qualité de l’eau a révélé que la teneur en oxygène sous les panneaux solaires flottants n’avait que légèrement diminué en un an, car le vent et la lumière du soleil peuvent encore facilement atteindre la surface de l’eau sous les panneaux. Les changements mesurés étaient surtout dus à des variations météorologiques, qui ont été surveillées en continu. Les données ont été montré un impact positif sur la faune et la flore des berges. « Nous avons aussi optimisé le dimensionnement de l’ancrage au fond de l’eau, dans la partie la plus profonde du lac, pour réduire l’impact sur l’environnement », ajoute Willem Biesheuvel.
Dorénavant, si BayWa r.e. se concentre sur d’autres marchés européens, comme l’Allemagne et la France, il poursuit également sa progression aux Pays-Bas et prévoit pour l’année prochaine la construction de trois nouvelles centrales flottantes respectivement de 20 MWc, 16 MWc et 5 MWc.
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