D’après pv magazine international.
Une analyse du groupe de réflexion économique européen Bruegel montre que la Pologne a alloué la plus grande partie des fonds européens destinés à la lutte contre la pandémie aux énergies renouvelables et aux technologies propres. Le pays aurait même dépassé le seuil de 37 % imposé par la Commission européenne aux budgets nationaux pour la « transition verte » au sens large, avec les EnR et technologies vertes seules.
La bonne élève européenne pour l’investissement dans les EnR et les technologies propres
En effet, le gouvernement polonais compte allouer en tout quelque 13,49 milliards d’euros (14,2 milliards de dollars) à ces deux domaines spécifiques jusqu’à la fin de 2026 – soit près de 37,5 % du budget du le plan de relance et de résilience (PRR) du pays. En comparaison, l’Italie a affecté quelque 15,1 milliards d’euros à ces deux postes, soit 7,9 % de l’ensemble du budget présenté par Rome et approuvé par l’Union européenne. Bruegel estime que la Chypre serait, quand à elle, en passe d’allouer 28,9 % de son PRR (soit 360 millions d’euros) à l’énergie et aux technologies propres, la Tchéquie 25,6 % (1,81 milliard d’euros), Malte 22,6 % (80 millions d’euros) et la Bulgarie 22,1 % (1,46 milliard d’euros).
Pour rappel, l’Union européenne s’est engagée à distribuer 723,8 milliards d’euros aux États membres afin de les aider à financer leur relance à la suite de la pandémie. Le cabinet bruxellois a estimé que cette enveloppe se compose de 338 milliards d’euros de subventions non remboursables et de 385,8 milliards d’euros de prêts de l’Union européenne. Pour obtenir cette répartition Bruegel a dit avoir fait appel à diverses méthodes d’estimation, peu d’informations étant directement disponibles. Le groupe s’est notamment référé aux sept définitions présentées par la Commission européenne sur les dépenses pour les énergies renouvelables et les technologies propres et sur le budget dédié aux transports durables et aux installations de stockage.
Les derniers de la classe…
De leurs côtés, La Suède et le Luxembourg atteignent bien la barre des 37 % de budget prévisionnel pour la transition verte mais sans allouer aucun de leurs fonds PRR aux énergies renouvelables ni aux technologies vertes. Aux côtés de l’Italie, dans les retardataires européens, on trouve la Lettonie, qui prévoit 80 millions d’euros (4,4 % de son PRR) à ces prérogatives, l’Irlande (50 millions d’euros et 5,5 %), l’Espagne (4,72 milliards d’euros, soit seulement 6,8 %) et le Portugal (1,23 milliard d’euros et 7,4 %). Les 3,32 milliards d’euros que l’ Allemagne veut investir dans les EnR et les technologies propres ne représentent que 11,9 % de son budget PRR total et les 3,68 milliards d’euros de la France 9 %…
Un bon signal émane toutefois des petits pays membres sur la mobilité verte et les bornes de recharge puisqu’elles représentent une part importante de leurs dépenses prévisionnelles en proportion du PRR total : environ 32,7 % (30 millions d’euros) pour le Luxembourg et 32 % (110 millions d’euros) pour Malte, 30 % (8,84 milliards d’euros) pour la la Roumanie et près d’un quart de son PRR (environ 1,81 milliard d’euros) pour la Hongrie.
Toutefois, il n’en va pas de même pour tous les membres de l’Union et à l’autre extrémité de l’échelle la Tchéquie ne dédie que 2 % de son budget de 150 millions d’euros aux transports à faibles émissions. Avec environ la même enveloppe, la Suède prévoit d’y allouer environ 4,5 % et la Finlande 7,1 %. Les 970 millions d’euros alloués par le Portugal pour ce poste d’investissement représentent 5,8 % de son PRR total, la même proportion constatée pour la Grèce qui dépensera 1,05 milliard d’euros.
Ailleurs et pour information, l’Allemagne devrait consacrer 21,2 % de ses dépenses prévisionnelles globales aux transports durables (5,93 milliards d’euros), l’Espagne 19 % (13,2 milliards d’euros), l’Italie 18,5 % (35,4 milliards) et la France 16,6 % (6,78 milliards d’euros).
Les dépensiers
La répartition fournie par Bruegel (qui est largement financé par les États membres et des entreprises de l’UE) permet également d’appréhender la stratégie budgétaire qui se dessine au travers des investissements annoncés par les différents pays de l’UE. Dix-huit d’entre eux ont demandé le montant maximal de la subvention proposée (en pré-annonce) par la commission – alors que seuls deux pays ont demandé la mobilisation totale de l’enveloppe côté prêts.
Certains membres demandent même plus que les montants annoncés, à l’instar de l’Allemagne (qui sollicite 2,3 milliards d’euros de subventions de plus que prévu par l’UE), de la France (1,5 milliard d’euros de plus) et de l’Autriche (qui sollicite un bonus de 1 milliard d’euros). La Slovaquie et la Bulgarie pourraient être forcer de mettre la main au portefeuille pour les 300 millions d’euros de dépassement dans leur demande de subvention, et la Croatie et la Roumanie quelque 100 millions d’euros. Étonnamment, la Lettonie n’a demandé que 1,8 milliard d’euros sur les 2 milliards d’euros qui, selon les estimations de l’UE, seront mis à sa disposition sous forme de subventions non remboursables. Bruegel indique qu’aucune décision finale n’a été prise du côté des Pays-Bas.
En ce qui concerne les prêts de relance, la Roumanie a signé pour engager le montant maximal de crédit disponible, soit 15 milliards d’euros. L’Italie n’est pas loin avec 122,6 milliards d’euros demandés sur les 122,8 milliards d’euros proposés par la commission. Quatre pays ont adopté une approche plus prudente : la Pologne demande 12,1 milliards d’euros d’emprunt (sur les 34,8 milliards d’euros prévus), la Slovénie 700 millions d’euros (sur 3,2 milliards d’euros) et le Portugal se prépare à ne retirer que 2,7 milliards d’euros des 14,2 milliards d’euros prévus.
En revanche, la Grèce a demandé à l’UE des prêts d’une valeur totale de 12,7 milliards d’euros alors que le crédit estimé par la Commission n’atteint que 12,4 milliards d’euros.
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