pv magazine France : En septembre dernier, vous avez lancé la production d’hydrogène vert sur votre site de Bouin (Vendée), directement raccordé à un champ d’éoliennes terrestres. Vous avez également le projet de produire de l’hydrogène à partir de parcs éoliens en mer. Doit-on en conclure que l’éolien est mieux adapté à votre modèle de développement que le photovoltaïque ?
Ghislain Robert : Jusqu’à présent, nous avons surtout développé nos projets à partir de l’éolien car cette source d’énergie a un taux de disponibilité supérieur à celui du photovoltaïque et se prête donc bien à une production massifiée d’hydrogène renouvelable en connexion directe. Mais cela ne veut pas dire que nous ne regardons pas l’énergie photovoltaïque. Au contraire, le solaire est pour nous un atout important car il est au plus proche des territoires.
C’est-à-dire ?
L’ambition de Lhyfe est de fournir de l’hydrogène vert pour décarboner la mobilité, dans une logique de circuit-court : les électrolyseurs sont situés à quelques kilomètres maximum des sites de production d’énergies renouvelables et également au plus près des clients, tout particulièrement industries, collectivités et entreprises de transport.
Le photovoltaïque a donc cet intérêt d’être très implanté partout dans l’Hexagone, avec un maillage dense, et donc d’être proche de ces écosystèmes locaux que nous recherchons. En outre, le photovoltaïque convient également à la première phase de développement d’un projet ou encore en combinaison avec l’éolien, car leurs courbes de production peuvent être complémentaires.
Quels sont les prérequis pour pouvoir vous connecter à une centrale photovoltaïque ? Recherchez vous plutôt des systèmes en toiture et ombrières, ou des parcs au sol ?
Notre premier site d’hydrogène renouvelable, celui de Bouin, est destiné à produire une tonne d’hydrogène par jour. C’était, il y a deux ans, une capacité de production ambitieuse. Mais aujourd’hui, il apparaît comme un petit projet, car nos standards se situent désormais plutôt autour de 2,5, 10, voire 20 MW de capacités. C’est cette montée en échelle qui permettra de fournir plusieurs points de consommation à partir d’un seul site et de faire diminuer les coûts de l’hydrogène vert. Par conséquent, pour assurer cette production, nous avons besoin d’une puissance photovoltaïque disponible d’au minimum 5 MWc, pour la plus petite, ce qui nous oriente naturellement vers de grands parcs solaires au sol.
Existe-t-il une différence de prix importante entre l’hydrogène produit à partir d’éolien et à partir de solaire ?
Actuellement, nous visons un prix de 10 euros du kilogramme d’hydrogène vert, prix que nous cherchons continuellement à baisser pour répondre aux besoins du marché, qui sera croissant. Sans entrer dans le détail, je peux simplement dire qu’il existe un delta de coût de production légèrement supérieur pour le photovoltaïque, sans que cela soit rédhibitoire.
De fait, où en êtes-vous de vos prospections dans le solaire ?
Nous avons débuté en Allemagne notre tout premier projet qui sera connecté à une autre source que l’éolien. Il s’agit d’une usine d’une puissance de 5 MW, qui produira jusqu’à 1 200 kg d’hydrogène vert par jour. Elle sera reliée à une centrale photovoltaïque de 20 MWc exploitée par le développeur Enerparc. La construction du site débutera à l’été 2022 pour une mise en opération à l’été 2023 et de premières livraisons en fin d’année 2023.
En France, nous travaillons actuellement avec des collectivités territoriales et des communautés de communes pour identifier des écosystèmes adéquats, réunissant sites de production et usages diversifiés. Dans ce cadre, nous sommes également ouverts à tous les développeurs photovoltaïques qui souhaiteraient nous soumettre des projets qui pourraient correspondre à nos besoins.
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