D’après pv magazine International
Dans un jugement publié le 25 janvier, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a estimé que les fabricants de panneaux solaires ne doivent pas supporter les coûts liés à la gestion des déchets de leurs produits mis sur le marché de l’UE entre le 13 août 2005 et le 13 août 2012.
L’affaire fait suite à une action menée par la société tchèque de production d’énergie renouvelable Vysočina Wind, qui réclamait une indemnisation à l’État tchèque, car elle estimait que ce dernier avait transposé de manière incorrecte le principe du pollueur-payeur prévu dans la directive européenne 2012/19/UE sur les déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) en ce qui concerne les panneaux photovoltaïques. Pour cette raison, l’entreprise estimait avoir contribué de manière abusive aux coûts de recyclage et d’élimination des panneaux photovoltaïques installés sur une centrale solaire mise en service en 2009.
En effet, en vertu de la loi nationale en vigueur à cette époque, c’était le promoteur – et non le fabricant des panneaux solaires – qui était responsable des coûts de gestion des déchets associés. Par conséquent, Vysočina a versé au cours des années 2015 et 2016 une contribution au recyclage futur des modules PV pour un montant d’environ 65 000 euros, comme on peut le lire dans le jugement complet. Mais la société a ensuite introduit à l’encontre de l’Etat tchèque un recours en remboursement, estimant qu’en vertu de l’article 13 de la directive européenne 2012/19, l’obligation de financer l’élimination des déchets issus de panneaux photovoltaïques ayant été mis sur le marché après le 13 août 2005 incombe en réalité au fabricant et non à l’utilisateur (1).
Décision de la Cour
En procédant à une interprétation littérale de la directive relative aux DEEE, la Cour a donc confirmé, en premier lieu, que les panneaux photovoltaïques constituent bien des équipements électriques et électroniques. De ce fait, le financement des coûts de gestion des déchets issus de ces panneaux mis sur le marché après 13 août 2012, date de l’entrée en vigueur de cette directive, doit donc peser sur leurs producteurs et non leurs utilisateurs.
La CJUE a cependant noté qu’avant l’entrée en vigueur de la directive DEEE de l’UE le 13 août 2012, les États membres européens étaient libres d’imposer au producteur ou à l’utilisateur de panneaux solaires une obligation de payer pour la gestion des déchets électriques. La CJCE a donc jugé que l’introduction de la directive DEEE modifiait une situation établie antérieurement et ne pouvait donc pas être appliquée rétroactivement. Dans son arrêt, la Cour déclare ainsi « l’article 13, paragraphe 1, de la directive relative aux DEEE invalide pour autant que cette disposition impose aux producteurs le financement des coûts afférents à la gestion des déchets issus de panneaux photovoltaïques mis sur le marché entre le 13 août 2005 et le 13 août 2012 ». En effet, ceux-ci n’étaient pas en mesure de prévoir, lors de la conception de leurs panneaux, qu’ils seraient ultérieurement tenus d’assurer le financement des coûts afférents à la gestion des déchets issus de ces panneaux.
(1) Les États membres veillent à ce que le financement des coûts de la collecte, du traitement, de la valorisation et de l’élimination respectueuse de l’environnement des DEEE provenant d’utilisateurs autres que les ménages issus de produits mis sur le marché après le 13 août 2005 soit assuré par les producteurs.
Ce contenu est protégé par un copyright et vous ne pouvez pas le réutiliser sans permission. Si vous souhaitez collaborer avec nous et réutiliser notre contenu, merci de contacter notre équipe éditoriale à l’adresse suivante: editors@pv-magazine.com.
En transmettant ce formulaire vous acceptez que pv magazine utilise vos données dans le but de publier votre commentaire.
Vos données personnelles seront uniquement divulguées ou transmises à des tierces parties dans une optique de filtre anti-spams ou si elles s’avèrent nécessaires à la maintenance technique du site web. Un transfert de vos données à des tierces parties pour toute autre raison ne pourra se faire que s’il est justifié par la législation relative à la protection des données, ou dans le cas où pv magazine y est légalement obligé.
Vous pouvez révoquer ce consentement à tout moment avec effet futur, auquel cas vos données personnelles seront immédiatement supprimées. Dans le cas contraire, vos données seront supprimées une fois que pv magazine aura traité votre requête ou lorsque le but du stockage des données est atteint.
Pour de plus amples informations sur la confidentialité des données, veuillez consulter notre Politique de Protection des Données.