L’acteur de la semaine : Wind my Roof déploie ses premiers modules solaire/éolien sur les toitures

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Fondée en 2018 par deux ingénieurs des Ponts, Antoine Brichot et Yanis Maacha, la start-up Wind my Roof propose un module de production d’énergies renouvelables d’un genre nouveau : une turbine carénée de 6 m3 et de 1500 W de puissance, dans laquelle s’engouffre le vent, et sur laquelle sont posés deux modules photovoltaïques de 600 Wc. Résultat, selon la jeune entreprise basée à Vincennes, la complémentarité éolien+solaire permet de maintenir un bon niveau de production toute l’année, en hiver comme en été, et optimise l’occupation de l’espace sur la toiture. Une WindBox produit ainsi jusqu’à 2 000 kWh d’énergie éolienne et jusqu’à 800 kWh de photovoltaïque, soit un total de 2800 kWh/an. Par ailleurs, les installations électriques (type onduleur et batteries) sont mutualisées, afin d’économiser sur les coûts d’installation.

Le projet est né fin 2016, lors d’un cours de mécanique des fluides à l’École des Ponts, où les deux ingénieurs étudient la récupération d’énergie éolienne sur les bâtiments. L’étude du comportement du vent montre en effet qu’un seul endroit de la toiture est réellement exploitable : l’arête des bâtiments, aussi nommée l’acrotère. Le vent « décolle » au-dessus des bâtiments qu’il frappe, après être remonté le long de la façade et avoir légèrement accéléré. En se plaçant au bord de la toiture, la WindBox est donc, selon Antoine Brichot et Yanis Maacha, à même de recouvrer les vents horizontaux et verticaux. Son installation sur l’acrotère offre en outre une bonne exposition au soleil et optimise également une zone rarement utilisée, tout en laissant de l’espace disponible pour des solutions traditionnelles, telles qu’une centrale photovoltaïque sur toiture, de l’agriculture urbaine, ou une toiture végétalisée.

L’industrialisation accompagnée par Segula Technologies

Soutenue par la fondation SolarImpulse, BPIFrance, ou encore l’Ademe, la société de sept collaborateurs qui a bénéficié d’une levée de fonds de 700 000 euros, s’apprête désormais à lancer l’installation de ses huit premières centrales, à Rouen en Normandie. Un premier prototype avait été installé sur un bâtiment de La Défense. « Nous avons des objectifs internationaux, et des ambitions notamment en Allemagne car l’énergie y est encore carbonée et les enjeux y sont multiples pour une startup comme Wind my Roof », rêve déjà Yanis Maacha pour l’avenir.

Développée avec l’aide de l’APAVE et du CSTB, et testée sous conditions climatiques extrêmes, elle possède des systèmes de sécurité automatiques qui assurent une tenue jusqu’à 180 km/h de vent et des températures jusqu’à -15°C. Les systèmes anti-vibrations, de fixation et sa carène la rendent en outre silencieuse. Fabriquée à 92 % en France, la WindBox bénéficie, d’après les chiffres fournis par Wind my Roof,  d’une faible empreinte carbone, avec moins de 25 g eq-CO₂/kWh sur 20 ans, et l’entreprise précise qu’une étude ACV est en cours de certification.

La société a également reçu le soutien du groupe d’ingénierie Segula Technologies, tant au niveau du design et de la conception du production, que de l’industrialisation sur le site de production de Saint-Nazaire et enfin le sourcing des fournisseurs. « La transition énergétique est un secteur essentiel de diversification pour notre groupe : c’est le défi d’avenir que nous souhaitons adresser, assure Nicolas Fraisse, directeur technique de Segula Technologies. Les startups sont donc des partenaires indispensables car elles constituent l’innovation de demain. Grâce à notre plateforme d’accompagnement de startups HeXplora, nous avons pu accompagner Wind my Roof dans les premières étapes de leur production pour assembler les 8 premiers prototypes de WindBox. Après ce succès, le groupe voit plus grand avec la prochaine étape : la fabrication des modules et l’élargissement de sa gamme ».

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