Engie a annoncé entrer en négociations exclusives avec Bouygues pour la cession de 100 % de sa filiale de services techniques Equans. L’entité devrait être valorisée 7,1 milliards d’euros, sachant qu’elle compte 74 000 employés, dont 27 000 en France et qu’elle génère un chiffre d’affaires annuel d’environ 12 milliards d’euros. La quasi-totalité des fonds récoltés (7 milliards précisément) sera allouée au remboursement de la dette nette d’Engie, qui s’élevait à 22,5 milliards d’euros à la fin 2020.
Une stratégie peau de chagrin où le solaire reste à s’imposer
Depuis mai 2021 et la présentation de son plan stratégique, l’ex GDF-Suez affirme vouloir clarifier et « simplifier » son positionnement. Pour cela, il n’hésite par à vendre des pans entier de son activité avec un objectif de 9 à 10 milliards d’euros de cessions entre 2021 et 2023.
En effet, Engie a identifié des opportunités de croissance dans les quatre secteurs qui constituent désormais les quatre unités d’activités adoptées par le groupe à l’occasion de sa nouvelle organisation : les énergies renouvelables (biogaz/biométhane inclus), les infrastructures décentralisées et services, les réseaux et le « Thermal & Supply ». Dans ses rapports investisseurs, il est question d’investir entre 15 et 16 milliards d’euros sur la période 2021 à 2023 dans ces quatre domaines.
Toutefois, le solaire manque de s’imposer, notamment face au biogaz, dans les publications investisseurs. Les prochains mois montreront l’ampleur du déploiement stratégique d’Engie sur le photovoltaïque. La publication des résultats du troisième trimestre devrait intervenir ce jour et pourrait donner plus d’informations quant à la stratégie solaire concrète et le montant des investissements dont elle bénéficiera de la part du géant français. A noter que le groupe avait cédé 74% des parts de ses actifs indiens en mars dernier. Mais cette opération pourrait s’inscrire dans l’objectif de rationalisation géographique du groupe, qui prévoit de passer à moins de 30 pays d’ici 2023, contre un peu plus de 50 aujourd’hui.
En avril 2021, il avait vendu 60,5 % de ses parts dans la société de technologie Engie EPS qui développe du stockage par batteries et des mini-grids à la société taïwanaise TCC. Cette opération avait étonné sur sa portée stratégique au vu du positionnement annoncé par Engie. En 2020, le groupe, toujours détenu par l’Etat français à 24 % (actionnaire majoritaire), avait vendu sa participation dans le groupe d’eau et de déchets Suez à son concurrent Veolia. Il devrait aussi céder en 2022 l’intégralité de sa filiale de maintenance industrielle Endel au groupe Altrad. Cette dernière cession pourrait, selon Les Echos, être conclue à un prix négatif, c’est-à-dire que Engie devrait prendre à sa charge certains engagements, notamment sociaux.
Certains syndicats sont inquiets de la tournure que prend cette stratégie de repositionnement, qui n’est pas ou peu accompagnée de garanties sociales et qui peut, comme dans le cas de la cession de Suez, aller à l’encontre des recommandations de l’actionnaire publique. La CGT évoque un « démantèlement du groupe Engie ». Dans le cadre de l’opération de cession d’Equans, « Bouygues s’est engagé à ne mettre en œuvre aucun plan de départs contraints en France et en Europe pendant une durée de 5 ans à compter de la réalisation de l’opération et à la création nette de 10 000 emplois sur 5 ans », précise le communiqué.
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