Premières réactions à l’interdiction américaine d’importer des produits solaires en provenance du Xinjiang

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D’après pv magazine USA

La décision d’interdire les importations des produits des quatre fournisseurs chinois Hoshine Silicon, Daqo, East Hope, and GCL New Energy Material basés dans la province du Xinjiang prise par l’administration américaine de Joe Biden a provoqué la réaction de plusieurs analystes et acteurs du marché.

John Smirnow, avocat général et vice-président de la stratégie de marché à l’Association des industries de l’énergie solaire (SEIA), a publié une déclaration dans laquelle il souligne que « les nouvelles de mesures d’application sur les produits solaires en provenance de la région autonome ouïghoure du Xinjiang (XUAR) ne sont pas inattendues et nous soutenons pleinement les efforts de l’administration Biden pour lutter contre tout travail forcé dans la chaîne d’approvisionnement solaire. Le fait est que nous n’avons pas de transparence dans les chaînes d’approvisionnement dans la région du Xinjiang, et il y a trop de risques à y opérer. Pour cette raison, en octobre, nous avons commencé à appeler les entreprises solaires à quitter la région et nous leur avons fourni un protocole de traçabilité pour aider à garantir qu’il n’y a pas de travail forcé dans la chaîne d’approvisionnement. L’association SEIA continuera à travailler avec l’administration et nos partenaires pour lutter contre le travail forcé et construire un avenir énergétique propre dont nous pouvons tous être fiers ».

Philip Shen, de Roth Capital Partners, indique cependant dans une note à ses clients que cette décision pourrait avoir un « impact négatif important sur l’ensemble de l’industrie solaire américaine », étant donné que Hoshine fournit actuellement près de 800 000 tonnes de MG-Si (siliciure de magnésium), une matière première nécessaire à la production de polysilicium. Les fabricants de modules PV devront désormais prouver que leurs gammes ne contiennent pas de matières premières d’Hoshine, avant d’importer leurs produits aux Etats-Unis. « L’accès aux modules solaires aux États-Unis, à notre avis, pourrait être sévèrement limité par cette ordonnance », redoute Philip Shen.

Ajoutant à la pression sur l’administration Biden, 24 membres de la Commission des voies et moyens de la Chambre américaine ont diffusé une lettre exhortant les douaniers à « prendre immédiatement des mesures d’exécution agressives » concernant les produits en polysilicium entrant aux États-Unis en provenance du Xinjiang, en Chine.

Tolérance zéro

L’agence de presse Reuters rapporte également que Hoshine Silicon Industry a de son côté déclaré sur une plate-forme d’investisseurs qu’il soutenait la réaction du ministère chinois des Affaires étrangères, ajoutant que la société n’exportait pas directement de silicium industriel vers les États-Unis et que l’impact sur ses activités serait donc limité. Dans un communiqué, Xinjiang Daqo New Energy Co. affirme avoir une « tolérance zéro » envers le travail forcé et qu’elle ne vend pas directement aux entreprises américaines, ni n’achète aux États-Unis, et qu’il n’y aurait pas d’impact sur l’activité de l’entreprise.

En septembre dernier, sous l’administration Trump, le Service des douanes et de la protection des frontières (CBP) des États-Unis a émis cinq ordonnances de retenue (WRO) sur des produits de la région du Xinjiang. Les produits comprenaient des produits capillaires, des vêtements, du coton et certaines pièces d’ordinateur. « L’administration Biden n’a peut-être pas eu d’autre choix que de réagir aux allégations en cours de travail forcé dans la chaîne d’approvisionnement solaire, a déclaré Mark D. Herlach, partenaire du cabinet d’avocats Eversheds Sutherland à Washington, DC. Personne ne veut être celui qui ne prend pas de mesures face aux allégations de travail forcé », a-t-il déclaré à pv magazine dans une interview.

Dans une note aux clients, la société estime que d’éventuelles sanctions pourraient avoir des implications sur les acheteurs de modules photovoltaïques. Ceux-ci pourraient inclure des risques juridiques directs, des problèmes de financement, des perturbations de la chaîne d’approvisionnement et un risque de réputation. La note indique ainsi que les problèmes de réputation, par exemple, ont conduit de grandes marques telles que Calvin Klein, Gap, H&M, IKEA, Patagonia et Tommy Hilfiger à cesser d’acheter du coton provenant du Xinjiang. Il pourrait en être de même pour l’industrie photovoltaïque.

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