La start-up suisse Insolight – fondée par trois chercheurs de l’École polytechnique fédérale de Lausanne – a clôturé une levée de fonds de 5 millions de CHF (4,63 millions d’euros) auprès de plusieurs bailleurs de fonds suisses, dont la société d’investissement Investire et le fournisseur de services financiers Zürcher Kantonalbank. La société d’innovation immobilière Swiss Immo Lab, fondée par Avobis (immobilier et hypothèque), par l’assureur GVB et par la banque Hypothekarbank Lenzburg, figurait également parmi les investisseurs du dernier exercice de financement de la start-up spécialisée dans le photovoltaïque à concentration (CPV).
Insolight a déclaré qu’elle utilisera le fonds obtenu, auquel s’ajoutent plus de 10 millions d’euros accordés par l’Union européenne, pour amener sa technologie de module CPV à la production commerciale.
Conçu à l’origine pour les applications en toiture, le panneau est désormais recommandé par Insolight comme une option intéressante pour les projets agrivoltaïques.
Coût
« Notre objectif initial est de fournir le même LCOE [coût actualisé de l’énergie] que les autres solutions agrivoltaïques tout en offrant des avantages agricoles supplémentaires », a déclaré Laurent Coulot, PDG d’Insolight, à pv magazine. « Le coût devrait être inférieur à 0,35 USD/Wc [0,297 €] pour [un] scénario de 100 MWc. »
Insolight révélait la semaine dernière que la production de modules serait externalisée. Laurent Coulot précise à ce sujet : « Les modules sont actuellement produits dans différents endroits à travers l’Europe. Nous mettons maintenant en place la production des 1 000 premières unités pilotes avec des partenaires industriels. »
Les spécifications du produit indiquent que le panneau CPV a une efficacité de 30 % et une puissance de sortie de 160 W dans des conditions standard de 25 °C et un rayonnement de 1000 W/m2. Le produit peut fonctionner avec une tension système maximale de 500 V et à des températures comprises entre -40 et 85 °C. Ayant pour dimensions 1,141 x 595 x 50 mm, le module pèse 20 kg et, selon son développeur, est aussi facile à installer que les panneaux solaires conventionnels. Son connecteur est compatible MC4 et sa boîte de jonction a un indice de protection IP 67.
De minuscules cellules
Le panneau repose sur des cellules solaires à jonctions multiples III-V coûteuses dont le nom du fabricant n’a pas été divulgué. Les cellules ne couvrent que 0,5 % de la surface du panneau et sont recouvertes de verre protecteur et de lentilles optiques qui concentrent et dirigent la lumière du soleil vers celles-ci à environ 100 fois l’intensité du verre solaire standard. Les cellules seraient capables de suivre le soleil grâce à un mouvement horizontal, la société déclarant : « Des mouvements horizontaux de quelques millimètres par jour maintiennent les cellules alignées avec les faisceaux lumineux. »
« Insolight a l’intention de vendre [les] premiers modules à de grandes entreprises d’énergie solaire pour une application dans l’agrivoltaïque. Il existe un potentiel unique pour les modules à haute efficacité et translucides pour produire à la fois de l’électricité solaire et des cultures sur la terre, qu’ils soient déployés dans des champs ou des serres », précise la start-up.
La subvention de 10 millions d’euros accordée à Insolight par l’UE s’inscrit dans le cadre du projet Hyperion visant à rénover durablement les zones historiques.
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