Philippe Boucly, le président de l’Aphypac, a présenté ce mardi devant la presse un plan en faveur de la filière hydrogène renouvelable et bas-carbone, dévoilé officiellement ce jeudi. Pour le responsable, il s’agit de présenter « une vision de la filière pour un plan ambitieux et cohérent » avec une véritable trajectoire, dans un contexte où l’Europe et d’autres pays viennent d’indiquer vouloir lancer également l’hydrogène, le président juge que la France a les capacités de contribuer largement et de prendre sa part pour bâtir une industrie compétitive, créatrice de valeur et d’emplois sur les territoire.
Le président du lobby hydrogène français estime qu’une trajectoire de déploiement des solutions hydrogènes à hauteur de 700 000 tonnes d’hydrogène renouvelable ou bas carbone pour un marché global estimé à cette date à environ 1,35 millions de tonnes est atteignable à l’horizon 2030. Ceci nécessite la mise en œuvre, sur la période 2020-2030, de 7 GW d’électrolyseurs (570 000 tonnes par an), ainsi que d’unités de CCUS associés aux vaporéformeurs (130 000 tonnes par an). Cela se traduirait en 2030, selon L’Aphypac pour la partie mobilité, par un parc de 300 000 véhicules utilitaires légers, et taxis (Chiffres PFA), environ 5 000 poids lourds, 250 trains et un millier de bateaux, pour une consommation de 342 500 tonnes d’hydrogène. Dans l’industrie, cela représente une décarbonation par la production de 337 500 tonnes d’hydrogène renouvelable ou bas carbone.
L’Aphypac estime que ces objectifs, conformes à la PPE, impliquent cependant un investissement rapide et fort, tant côté demande que côté production et infrastructures. Ainsi, l’Aphypac signale que l’investissement de la part des acteurs industriels et de la recherche devrait atteindre près de 24 milliards d’euros (mds) sur la période 2020-2030. En outre, la filière réclame de la part de l’Etat un soutien à l’investissement à hauteur de 6,7 mds€ et un soutien de 3,6 mds€ à la production d’hydrogène renouvelable ou bas carbone.
Grâce à ce déploiement, une réduction des émissions de CO2 de 4 millions de tonnes est atteignable pour l’année 2030 et cela permettrait d’éviter plus de 20 Mt de CO2 cumulées sur la décennie 2020-2030. En outre, le développement d’une filière française couvrant une part significative de la chaîne de valeur, et profitant des novueaux marchés de l’hydrogène pourrait générer entre 120 000 et 250 000 emplois directs et indirects en France, soit sous la forme de création d’emplois nets, soit sous la forme de requalification d’emplois existants à plus haute technicité.
Douze recommandations
Pour parvenir à faire de la France un pays leader en la matière, l’Aphypac liste 12 recommandations :
1/ Coordonner la massification de la demande pour tirer les économies d’échelle d’acteurs industriels majeurs
2/ Aider à l’acquisition de véhicules à hydrogène et donner de la visibilité aux utilisateurs
3/ Faire évoluer la règlementation
4/ Transposer dans les meilleurs délais la directive RED II
5/ Garantir la traçabilité de l’hydrogène produit et établir un dispositif de garanties d’origine
6/ Etablir sans délai un mécanisme de soutien à la production d’hydrogène renouvelable ou bas carbone
7/ Mettre en place l’infrastructure de recharge nécessaire pour le déploiement à grande échelle de la mobilité hydrogène
8/ Créer le cadre de déploiement des infrastructures gazières dédiées à l’hydrogène
9/ Construire et soutenir une vision industrielle française ambitieuse dans le cadre de l’IPCEI hydrogène
10/ Maintenir l’excellence en matière de R&D&I, développer la formation et les compétences associées au déploiement des solutions de la filière
11/ Soutenir la filière française à l’exportation dans les futurs marchés de l’hydrogène
12/ Mettre en place une gouvernance pour structurer le déploiement de l’hydrogène en France
Réunissant plus de 190 membres, l’Association Française pour l’Hydrogène et les Piles à Combustible (AFHYPAC) fédère les acteurs de la filière française de l’hydrogène structurés sur l’ensemble de la chaîne de valeur.
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