Pour RES, l’impact de la crise Covid-19 pourrait se faire sentir dans un à deux ans

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RES, dont le siège est à Avignon, dispose en France de 47 parcs éoliens terrestres et de 27 parcs solaires, avec un objectif de parvenir à l’équilibre entre ces deux composantes, signale Jean-François Petit répondant à pv magazine. Au total, cela représente 835 MW en exploitation. RES est présent via 10 agences réparties sur le territoire français et emploie environ 230 personnes. Depuis un an, indique le responsable, RES a également développé une activité de gestion de projets pour des tiers.

pv magazine : Comment avez-vous géré la crise liée au Covid-19 ?

Jean-François Petit : Comme beaucoup d’autres acteurs, en mettant rapidement en place une cellule de crise pour gérer un plan de continuité de l’activité. Cela s’est d’abord traduit par un focus sur les équipements en exploitation, qui a permis de maintenir une disponibilité de 95% sur l’ensemble de la période. Seules les maintenances lourdes ont été reportées à l’été. Ensuite, en s’adaptant pour les équipements en construction. Sachant que nous n’avions que deux chantiers qui étaient en phase de finalisation au début de la crise. En outre, un chantier sur un parc éolien en construction a été stoppé, jusqu’à début mai. La reprise s’est faite progressivement, après avoir eu l’ensemble des autorisations. Enfin, en mettant en veille la partie conception.

En revanche, des difficultés sont à atteindre à l’avenir. En effet, les pièces pour les parcs éoliens et solaires ne sont en majorité pas produites localement, cela suppose des transports, donc des autorisations de transport, voire, le plus souvent en provenance de l’étranger. C’est cette partie logistique qui risque d’être impactée dans la durée.

Par ailleurs, même si le travail pour maintenir l’activité a été bien suivi par l’administration, la crise a eu un impact sur l’instruction des dossiers. S’il est difficile à quantifier, un retard de 3 à 6 mois est probable (certaines enquêtes publiques ont été suspendues notamment), ce qui signifie que le véritable impact de la crise va se faire sentir l’an prochain, voire dans deux ou trois ans. En outre il y a pu y avoir un certain ralentissement sur les financements, mais pour RES, nos projets ayant été sécurisés, nous n’avons pas rencontré de difficultés ni pour l’éolien, ni pour le solaire.

pv magazine : Comment envisagez-vous la reprise de l’activité ?

Jean-François Petit : D’abord, il faut noter que la PPE (Programmation pluriannuelle de l’énergie) a été définitivement publiée en pleine crise, démontrant ainsi la volonté du gouvernement en la matière. Une PPE volontaire, en matière d’ENR. En parallèle, les consultations sur les prochains appels d’offres ont été engagées, preuve que le rythme est maintenu. Pour autant, maintenant, il faut des actes, c’est-à-dire le lancement des appels d’offres.

Sur le solaire, le rythme est bon, et même s’il y a un petit ralentissement, les investissements suivent. Le marché solaire est devant nous, il faut cependant ouvrir des zones, élargir les périmètres des appels d’offres et poursuivre les conditions d’aides sur 20 ans. Sur le solaire flottant, RES espère avoir des permis, pour l’instant sur des sites dégradés (pas en mer). Ce marché n’est pas une niche, et occupera une part significative à l’avenir.

La crise, en faisant chuter la demande, a fait plonger les prix de marché. Comment envisagez-vous l’avenir ?

La chute des prix de marché est conjoncturelle, cela ne devrait pas avoir d’impact majeur sur le long terme. Même si nous n’avons cette visibilité à terme, la relance progressive de l’économie ne va pas modifier notre stratégie de long terme. Et ce n’est pas la crise sanitaire qui va influencer les prix de l’électricité sur le long terme. L’énergie est un marché de temps long. Ainsi, l’impact réel sera plus opérationnel qu’économique. Sur l’opérationnel, si la crise devait se prolonger, il faudrait pouvoir faire en sorte que les équipes et les matériels puissent se déplacer. Sans gestion de ce point, il y aura un impact dans les deux ou trois ans. Pour les équipements, il faut autoriser les déplacement dans l’Union européenne, au risque de mettre en péril les projets en cours et futurs.

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