EuPD Research, une société allemande d’études de marché, a récemment mené une enquête auprès d’un millier de propriétaires de maisons en Allemagne et a constaté qu’ils étaient prêts à investir dans le photovoltaïque. Environ 5 % des personnes interrogées ont déclaré avoir déjà décidé d’acheter des systèmes photovoltaïques, tandis que 15 % ont déclaré être proches d’une décision d’achat définitive, ce qui signifie qu’ils sont actuellement en train de se renseigner ou d’obtenir des offres.
Les participants à l’enquête ont déclaré vouloir investir dans le photovoltaïque pour réduire leurs factures d’électricité, tout en contribuant à la protection de l’environnement. Ils souhaitent bénéficier du tarif d’achat garanti par l’État. Pour les propriétaires qui veulent se lancer dans l’énergie solaire dans une perspective à moyen terme, il existe une grande incertitude concernant le versement des subventions dédiées à l’énergie solaire, puisque le plafond d’aides actuel est fixé à 52 GW de capacité installée et qu’au-delà, les subventions ne seront plus payées.
Selon EuPD Research, ce plafond pourrait être atteint dès juillet de cette année. Une fois le plafond atteint, selon la loi allemande actuelle sur les énergies renouvelables (EEG), aucun nouveau système PV jusqu’à 750 kW ne sera subventionné. Pour les analystes, la suppression du plafond pourrait avoir un impact important sur les propriétaires privés.
Le segment des petits systèmes jusqu’à 10 kW est un marché moteur en Allemagne. Il a augmenté de 45 % l’année dernière, avec environ 581 MW de systèmes nouvellement déployés. Au début de l’année – plus précisément en janvier et février -, on a également constaté une croissance supplémentaire. EuPD Research a déclaré que la crise du coronavirus n’avait pas encore montré d’impact négatif sur ce marché.
Un potentiel de 1 000 GW
Dans un autre domaine, l’association allemande des énergies renouvelables, Bundesverband Neue Energiewirtschaft (BNE), a publié cette semaine un livre blanc dans lequel elle affirme que l’Allemagne a le potentiel pour atteindre une capacité solaire installée de 1 000 GW d’ici 2050.
« L’énergie renouvelable doit de toute façon être développée afin d’atteindre les objectifs climatiques, une plus grande résilience et un approvisionnement à long terme », a déclaré le directeur général de BNE, Robert Busch. « Un changement rapide est non seulement écologique, mais aussi économique. Au lieu de débats de sortie incroyablement coûteux, des actions d’entrée sont nécessaires. »
La transition énergétique dans le secteur de l’électricité sera bientôt achevée, a-t-il déclaré. Il s’agira ensuite de décarboniser les secteurs du chauffage et des transports par le biais d’un couplage sectoriel. Cela nécessitera de grandes quantités d’électricité supplémentaires provenant des énergies photovoltaïque et éolienne. L’association table sur une consommation finale d’énergie de 1 600 TWh en 2050.
« En supposant que l’énergie éolienne en mer et sur terre et la bioénergie continuent à se développer à un rythme lent, ces deux sources pourraient couvrir environ 40 % de la demande, soit environ 666 TWh en 2050. Cela laisse de la place pour environ 1 000 TWh de photovoltaïque », a déclaré la BNE, en faisant remarquer que cela nécessiterait une puissance PV installée de 1 TW d’ici le milieu du siècle.
Différentes applications
Selon l’association, cette solution s’appuierait sur différentes applications photovoltaïques. En même temps, elle a souligné qu’il faudra davantage de stockage à court et à long terme pour absorber les charges de pointe dans le réseau et permettre l’utilisation différée de l’énergie solaire, surtout en hiver. « À moyen terme, la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables peut également être convertie directement en hydrogène dans des électrolyseurs, surtout si cela va au-delà de la consommation traditionnelle », a précisé la BNE.
L’organisation a également abordé les éventuels problèmes d’acceptation qui pourraient découler d’une expansion massive des systèmes photovoltaïques au sol. Il faudrait environ 50 000 km2 d’espace pour 500 GW de parcs solaires. Mais la solution est évidente, car l’Allemagne utilise actuellement environ 24 000 km2 pour la culture de plantes énergétiques.
Selon la BNE, près de 10 000 km2 sont utilisés pour le blé et le colza, à partir desquels sont produits les biocarburants. Si ces zones étaient couvertes de panneaux photovoltaïques au lieu de cultures énergétiques, on pourrait produire 30 fois plus d’énergie, selon l’association. Dans le même temps, les zones seraient valorisées en termes de biodiversité et d’écologie.
« Le futur système énergétique occuperait ainsi moins de terres qu’aujourd’hui et augmenterait de manière significative et fiable la biodiversité sur les terres utilisées à long terme. Économiquement, il dépasserait le système fossile précédent et améliore la sécurité de l’approvisionnement grâce à la flexibilité du côté de la production et de la consommation », a déclaré l’association.
Selon les calculs de la BNE, le coût de l’électricité produite par les grands systèmes photovoltaïques s’élèverait à environ 25 €/MWh, combiné à un stockage sur batterie il atteindrait entre 30 €/MWh et 40 €/MWh. Dans le même temps, les coûts des électrolyseurs produisant de l’hydrogène vert diminueront fortement. Ses coûts de production pourraient donc tomber à environ 1,25 € par kg d’ici 2030 et ainsi concurrencer l’hydrogène produit à partir de combustibles fossiles.
« Les consommateurs, les détaillants et l’industrie veulent de l’énergie verte. Une nouvelle industrie énergétique veut le vent et le soleil comme combustible pour cette transition énergétique. Seuls les politiciens ne le souhaitent apparemment pas. Le terme “slow motion” serait encore un euphémisme pour la vitesse actuelle d’expansion », estime Robert Busch.
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ASSOCIATION
« QUELLE ELECTRICITE pour DEMAIN ? »
Produire en photovoltaïque l’ énergie totale dont les français ont besoin annuellement (1800 Twh ) nécessite une puissance de 1,6 Milliard de Kwc (Facteur de charge :13 %) soit
1 ,2 Millions d’Ha de panneaux.
Le budget sera de 1 600 Milliards d’€ (pour un Kwc installé en ordre de marche à 1 000 €.),
+ le cout du stockage qui reste à déterminer.si il est possible
Tenant compte de ce que la duré d’ exploitation d’ un parc PV est au maximum de 30 ans contre 60 pour un parc nucléaire, un équipement de panneaux PV pour 60 ans de production coutera 3 200 Mds
Cela représente 200 EPR à 16 Mds d’ € l’ unité
Les mêmes calculs effectués avec de parcs éoliens nous donnent des résultats de même ordre de grandeur (2 800 Mds )pour produire 60 ans d’ énergie
Avec les EnR , les anti-nucléaires font valser les chiffres, tourner les têtes et fondre nos finances
Selon la Cour des comptes, le coût de production des réacteurs nucléaires actuels était déjà de 60 euros le MWh en 2013, ce qui correspond à 63 €/MWh en 2020.
Toujours selon la Cour, le coût de production de l’EPR serait de 110 à 120 €/MWh, en euros de 2015 et déjà davantage en 2023, si celui-ci entre effectivement en service à cette date.
Le coût de production d’éventuels successeurs ne sera pas en dessous de 80 à 90 €/MWh (euros de 2020).
Pendant ce temps, l’éolien en mer tourne autour de 40 à 50 €/MWh pour des parcs mis en service en 2023 ou 2024, dans différents pays européens.
Le coût de production est de l’ordre de 50 €/MWh pour les parcs photovoltaïques à mettre en service en 2021-2022, selon les appels d’offres en France et en Allemagne. Des parcs se construisent sans subventions, pour ventes au prix du marché de gros, non seulement en Espagne mais aussi en Angleterre et près de Berlin.
Avec l’électrification des transports routiers et une meilleure isolation des bâtiments, la consommation d’énergie pourrait être ramenée à moins de 1.400 TWh dans 30 ans, contre 1.600 TWh actuellement.
En France, un hectare permet d’installer 1,6 MWc de photovoltaïque, produisant de 1,4 à 2,2 GWh par an selon les endroits. Alors que plus de deux millions d’hectares sont gaspillés pour produire des agrocarburants, seulement 500.000 hectares permettraient d’installer 800 GWc de PV répartis du nord au sud et produisant 900 TWh par an. Le reste serait produit par les autres énergies renouvelables : éolien, hydraulique, biomasse, biogaz, géothermie.
Et donc, plus d’importations de pétrole, de gaz et d’uranium.