Sun’Agri reçoit un soutien fort de la région Occitanie

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L’agrivoltaïsme est une solution technologique qui permet de répondre à la fois aux enjeux de l’agriculture en la rendant plus résiliente face aux changements climatiques et aux enjeux énergétiques en produisant de l’énergie solaire. « Le cœur du réacteur de Sun’agri, c’est le numérique », insiste Antoine Nogier, PDG et fondateur de l’entreprise, qui développe depuis plus de 10 ans, en partenariat avec des laboratoire, comme l’Inra, des solutions afin d’optimiser les cultures. « L’objectif est bien de permettre aux agriculteurs concernés par ce système de s’adapter et de devenir résilients au changement climatique, déjà palpable, notamment dans la région sud de la France », souligne Antoine Nogier, qui a répondu aux questions de pv magazine, hier mercredi.

La « système » se compose de panneaux photovoltaïques positionnés à 4 m au-dessus des cultures, pour permettre le passage des engins agricoles. Mais ces panneaux ne sont pas fixes, ils sont orientables et pilotés par une solution logicielle faisant appel à l’intelligence artificielle en fonction des besoins physiologiques de la plante, des modèles météorologiques et des données hydriques. L’objectif est de « déstresser » la plante afin d’améliorer sa croissance, ajoute le PDG de Sun’Agri.

Cette solution « agrivoltaïque dynamique » est adaptée aux zones où « il y a d’ores et déjà urgence, comme le pourtour méditerranéen », insiste Antoine Nogier, et pour nombreuses cultures, notamment la viticulture, mais aussi les vergers (abricot, pêches, etc.) sans oublier le maraîchage, gourmand en eau et dont la zone sud de la France est largement dotée. Selon les premiers retours d’expérience, la solution Agri’Sun permet d’économiser quelque 30% d’eau pour les cultures maraîchères, et 20% environ pour la vigne.

Un premier démonstrateur de ce système est visible au domaine viticole de Nidolères à Tresserre, dans les Pyrénées orientales, où 7,5 hectares de friches viticoles ont été aménagés en viticulture raisonnée avec trois cépages différents : Marselan, Chardonnay et Grenache blanc, avec de premiers retours d’expérience visibles sur ces vignes plantées en 2018.

Une technologie qui a valu à Sun’Agri de se voir décerner fin septembre, la médaille d’or des quatrièmes Sitevi Innovation Awards qui priment chaque année les matériels, produits ou services les plus innovants issus des productions viticoles et agricoles à l’aune du Sitevi, le plus grand salon mondial des équipements et savoir-faire pour les productions des trois grandes filières agricoles : vigne-vin, olive et fruits-légumes. Et qui va « donner de la visibilité à la technologie », indique Nogier.

Une récompense qui a peut-être pesé dans la balance du soutien apporté par l’AREC Occitanie. L’agence régionale indique que ce soutien vise « à protéger le premier vignoble national des aléas climatiques et, plus particulièrement, du réchauffement climatique. Sun’Agri pourra ainsi développer dans la région 7 projets utilisant la technologie agrivoltaïque dynamique (AVD) sur des vignes, des cultures arboricoles et maraichères. »

Dans un communiqué, Sun’Agri rappelle que l’Occitanie est la deuxième région française agricole avec plus de 3 millions d’hectares en exploitations. Premier vignoble national (en superficie), celui-ci est particulièrement exposée aux changements climatiques comme l’ont montré les conséquences de la canicule cet été.

La collaboration entre l’AREC et Sun’Agri sera organisée autour de 5 axes :

  • Le co-financement des projets de démonstrateurs agrivoltaïques dans la région ;
  • La sensibilisation de l’écosystème bancaire afin de convaincre les investisseurs frileux de l’utilité et de la rentabilité de la solution agrivoltaïque ;
  • L’élaboration d’une charte de bonne conduite pour les acteurs de la filière émergente de l’agrivoltaïsme ;
  • La facilitation du développement de nouveaux projets vis-à-vis des collectivités territoriales ;
  • L’identification de projets pertinents et aptes à intégrer le dispositif Sun’Agri sur l’ensemble du territoire occitan.

De son côté, Antoine Nogier précise que le potentiel pour cette technologie est estimé « à plus de 800 MW/an pour cette seule région sur les cultures ciblées (vignes, arboriculture, maraîchage) en tenant compte des seules terres dont les plantations sont en renouvellement. »

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