Petit flashback. La loi Littoral, instaurée en France depuis plus de 30 ans maintenant, a permis autant que possible de protéger le littoral de notre pays d’une urbanisation galopante, qui lui fait perdre peu ou prou 50 000 hectares naturels ou agricoles par an. En quelques mots, la loi Littoral empêche toute construction en discontinuité de l’urbanisation existante dans les communes concernées par la loi, ce qui peut porter cette interdiction plusieurs kilomètres dans les terres. L’interdiction en France d’installer un parc photovoltaïque à quelques mètres d’une plage ne fait donc pas débat : à aucun moment dans le cadre de la loi Energie Climat il n’était question de remettre en cause la sanctuarisation du littoral français. Et la filière solaire photovoltaïque dans son ensemble ne peut qu’approuver l’impérieuse nécessité de préserver les côtes françaises.
Ceci étant, la protection des côtes en France n’a pas toujours été une priorité, de nombreuses anciennes installations de déchets se trouvent aujourd’hui dans des communes soumises à la Loi Littoral et, heureusement pour les riverains, à l’écart de l’urbanisation existante. Nous avons donc en France des espaces un peu perdus qui auraient tout à gagner à être revalorisés en sites de production d’énergies renouvelables… ce que permet très facilement une énergie aussi modulable que l’énergie photovoltaïque. D’autant que disposer des panneaux sur une ancienne décharge, site sans conflit d’usage et artificialisé, fait partie des opérations encouragées par les pouvoirs publics.
L’abandon d’une dérogation à la Loi Littoral permettant l’implantation de centrales photovoltaïques sur des sites dégradés soumis à la loi Littoral est donc une occasion manquée de reconquérir des espaces perdus au bénéfice de la transition énergétique. D’autant que certains sites auraient dû permettre d’accueillir des opérations permettant de produire une énergie à la fois propre et bon marché. Espérons donc que ce sujet pourra à nouveau être étudié à l’avenir…
Enfin, saluons tout de même le fait que la Loi Energie Climat confirme les grandes orientations françaises en matière d’énergies renouvelables avec le rehaussement d’un pourcent de l’objectif d’énergies renouvelables dans le mix énergétique français à 2030, passant de « 32 % » à « 33 % au moins » du mix énergétique. C’est le genre de signe qui offre une assise solide pour discuter des mesures opérationnelles pour atteindre ces grands objectifs. Car désormais, avec la Loi Energie Climat, il ne sera normalement plus possible de construire un grand bâtiment commercial, industriel ou un hangar sans qu’une part significative du toit ne soit végétalisée ou équipée d’énergies renouvelables… Une mesure pour le moins concrète donc !
Xavier DAVAL
Vice-président du SER et Président de SER-SOLER
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