Pour la MAIF, le fonds MAIF Transition a pour objectif de « financer la transition vers une agriculture biologique pour répondre à une demande en forte croissance et de s’investir dans un projet viable à long terme. Cette agriculture non intensive revalorisera le sol et permettra de créer des emplois non délocalisables. » Déjà doté de 50 millions d’euros, le fonds vise à investir entre 200 et 400 millions d’euros.
À l’initiative d’Akuo Energy
Fort d’une expérience de 12 ans dans l’agrivoltaïsme, Akuo Energy a été à l’initiative de cette collaboration. Son premier projet agrivoltaïque a été mis en place sur l’Île de la Réunion ; des serres solaires anti-cycloniques ont été installées dans le but (évident) de produire de l’énergie solaire, mais également de mettre les exploitations à l’abri des intempéries (cyclones et ouragans). « À l’époque, les tarifs permettaient de faire des capex. Aujourd’hui ce n’est plus possible, c’est pourquoi il fallait trouver une solution externe de financement », explique Simon Quiret, développeur de projets chez Akuo Energy, à pv magazine.
Ce fonds est exclusivement dédié avec Akuo Energy : 80 % du montant du fonds seront investis dans les nouvelles capacités des centrales photovoltaïques et 20 % dans l’acquisition de terres agricoles pour permettre à des exploitants nouveaux ou en conversion de passer à l’agriculture biologique – le fonds devrait leur permettre d’accéder à du foncier et de soulager les besoins de fonds de roulements lors de la transition de l’agriculture conventionnelle à l’agriculture biologique. Un bail rural environnemental sera signé entre la MAIF, propriétaire des terres, et les exploitants, qui devront être labellisés « bio » au bout de 3 ans, et avoir une certification chaque année sous peine de résiliation du bail.
« Ce n’était pas évident de faire accepter à un investisseur de financer les 2 [le photovoltaïque et l’agriculture], le risque agricole est plus élevé, alors que le risque d’un investissement dans les centrales – avec un contrat d’achat de l’électricité pendant 20 ans – est moindre. Il fallait réunir les 2 pour assumer un risque plus important du côté agricole. C’est ça qui est inédit dans cette solution », explique Simon Quiret.
Ombre, protection, réduction de l’humidité… les solutions agrivoltaïques n’ont « que des vertus positives pour les récoltes », souligne-t-il encore.
Deux projets agricoles sont en cours avec Akuo, mais l’objectif de la société est de réaliser 12 projets tous les 2 ans, soit 900 hectares d’exploitation agricole. La capacité maximale de ces centrales, qui auront différents formats : ombrières, parcs au sol à côté d’une exploitation agricole…, sera de 50 MW.
Cependant, en dépit de tous ces points positifs, reste un obstacle majeur : près de 80 % des serres photovoltaïques dans le sud de la France n’abriteraient pas d’agriculture. Les maires ne sont alors pas prêts à délivrer les autorisations de construction de nouvelles serres. « On est victime de cette mauvaise réputation », se désole Simon Quiret.
Espérons que cette réputation se défasse… entre autres parce que le plan « Place au soleil », mis en place par le gouvernement, prévoit d’augmenter de 30 % les volumes d’appels d’offres pour l’agrivoltaïsme.
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