Dans un marché où les acteurs asiatiques dominent et où la demande pourrait atteindre les 400 GWh en 2025, l’industrie européenne représente, à ce jour, seulement 3 % de l’offre mondiale. La France et l’Allemagne négocient depuis 18 mois pour créer une industrie puissante dans le domaine des batteries. « Nous aurons besoin de 10 à 25 “Gigafactories” pour satisfaire [les] besoins.» a déclaré le vice-président de la Commission européenne Maroš Šefčovič. « Le potentiel en termes d’emploi est énorme : entre 2 et 3 millions d’emplois directs et indirects pourraient être créés en Europe. »
Un financement de 5 à 6 milliards et de nouveaux emplois créés en France
Dans son discours du 2 mai en présence de Peter Altmaier et Maroš Šefčovič, Bruno Le Maire a annoncé qu’un financement compris entre 5 et 6 milliards pour construire la première ligne de production serait assuré. Dans ce montant, 1,2 milliard d’euros proviendrait de subventions publiques et 4 milliards environ d’argent privé.
Avec la création d’une usine-pilote, ce projet engendrerait 200 emplois en France en 2020. Sont également prévues deux usines de production, une en Allemagne et une en France, qui représenteraient chacune 1500 emplois au minimum.
Afin que la filière puisse se mettre sur pied au plus vite, pour une production active d’ici 4 à 5 ans, la Commission européenne souhaite donner son feu vert avant octobre, un accord nécessaire pour créer une filière franco-allemande d’envergure sans enfreindre les lois de monopoles. Par ailleurs, Maroš Šefčovič a annoncé que la Commission comptait aussi mettre sur pied une plateforme pour acheminer jusqu’à 70 milliards d’euros d’investissement supplémentaires (d’origine majoritairement privée).
Une filière transversale
« Nous voulons une filière complète : de l’extraction des minerais à la réalisation des batteries électriques et à leur recyclage, afin de garantir notre souveraineté sur l’intégralité de la filière », a déclaré Bruno Le Maire, « Nous voulons une filière de haut niveau technologique qui produira au départ et jusqu’en 2022, 2023 des batteries liquides. Celles qui existent déjà aujourd’hui, mais d’un niveau plus performant que l’état de l’art et qui rapidement développera une technologie de batteries solides. Vous voyez qu’il y a là un objectif industriel et technologique très précis. J’insiste sur cette question du recyclage qui est aussi un des éléments de différenciation de la filière européenne par rapport à d’autres filières mondiales. »
Selon Peter Altmaier, suite à l’appel de manifestation d’intérêt, 35 entreprises ont répondu positivement, se constituant en consortium. Parmi les entreprises potentiellement intéressées : le constructeur de batteries Saft (appartenant à Total) et les entreprises automobiles PSA et Opel. D’autres pays ont également manifesté leur intérêt et pourraient rejoindre le projet, comme l’Italie, la Belgique, la Pologne, l’Autriche ou encore la Finlande.
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