[Entretien] « Les travaux de la gigafactory de Das Solar dans le Doubs avancent rapidement »

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pv magazine France : En novembre dernier, le fabricant chinois DAS Solar indiquait sa volonté d’implanter sa première usine européenne à Mandeure, près de Montbéliard dans le Doubs. Pouvez-vous nous dire où en est le projet ?

Frédéric Barbier, directeur du projet “implantation en France” : il n’en est plus au stade de projet, les travaux avancent rapidement. Le 18 novembre 2024, Das Solar a racheté pour 1,4 million d’euros auprès de l’Etat un site de dix hectares délaissé depuis le départ de Faurecia en 2020. Le 16 décembre, les travaux de désamiantage ont démarré et le bâtiment principal, qui abritera les lignes d’assemblage de modules photovoltaïques, est désormais désamianté et cureté.

Nous tenons donc les délais : sur les trois lignes de 1 GW chacune prévues, nous prévoyons de mettre en service les deux premières dès la fin 2025 et la troisième courant 2026.

Frédéric Barbier, directeur du projet d’implantation.

Image : Assemblée nationale

Quelle sera la technologie produite ? 

Les modules fabriqués utiliseront la technologie n-TOPCon, déjà déployée dans les sites asiatiques du groupe, et destinée à des applications dans le solaire flottant, en toiture et en ombrières. L’usine française s’appuiera donc sur l’expérience et le savoir-faire de Das Solar accumulés depuis sa création en 2018. Le groupe dispose en effet de 14 usines ultra-modernes dans le monde totalisant 55 GW de capacité de panneaux et cellules et qui exportent dans 73 pays. Son chiffre d’affaires pour l’année 2023 s’est élevé à 3,71 milliards de dollars (3,41 milliards d’euros).

Dans un premier temps, l’usine est prévue pour faire de l’assemblage de modules, mais Das Solar parle déjà d’un écosystème complet dans la région. Qu’est-ce que cela veut dire concrètement ?

Effectivement, dans un premier temps, Das Solar importera ses cellules produites en Chine. Mais parallèlement, le groupe envisage déjà la construction d’une usine de fabrication de 5 GW de cellules photovoltaïques – les mêmes que celles produites en Chine – dans un bâtiment attenant à la première usine. Ce projet pourrait représenter un investissement de 650 millions d’euros et la création de 2 500 emplois. Concernant le calendrier, nous voulons demander le permis de construire en mai 2025, pour un début des travaux en octobre 2025 et une mise en service en 2026.

Deux premiers partenariats en France

Das Solar a annoncé le 11 avril avoir conclu ses deux premiers accords en France, le premier avec Suez, pour le retraitement des panneaux photovoltaïques en fin de vie, et le deuxième avec l’Institut photovoltaïque d’Île-de-France, pour le développement technologique. Cette stratégie vise à structurer un pôle industriel régional autour de la filière solaire mais l’entreprise n’a pas précisé les projets envisagés.

Enfin, pour les autres éléments des panneaux photovoltaïques, nous envisageons de travailler avec nos sous-traitants chinois et européens. Par exemple, notre fournisseur Yonghao devrait nous rejoindre dans une usine proche pour la production des câbles et connecteurs, de même que d’autres sous-traitants pour les cadres en aluminium, ainsi que pour les boîtes de jonction et les connecteurs.

L’investissement initial s’élève à 109 millions d’euros. D’où proviendront les capitaux ?

Compte tenu de la volonté de l’Union européenne de relocaliser 40 % de ses besoins en matériels photovoltaïques sur le continent européen et des bouleversements géopolitiques actuels, Das Solar a toujours signifié son intention de s’implanter durablement en France et en Europe. Cette volonté passe avant tout par la nature des capitaux. Sur les 109 millions d’euros initialement investis, nous cherchons donc des capitaux majoritairement français et européens. C’est pourquoi une levée de capital sera bientôt réalisée pour permettre à ces investisseurs d’entrer au capital de l’entreprise française.

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