Hydrogène bas carbone : les objectifs français revus à la baisse

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Le gouvernement a mis à jour sa Stratégie nationale hydrogène (SNH II), dans laquelle ses objectifs de capacité de production d’hydrogène bas carbone sont fortement réduits : il est question de « jusqu’à 4,5 GW » installés en France en 2030 et 8 GW en 2035, contre respectivement 6,5 GW et 10 GW visés jusqu’à présent. Il est en effet indiqué que les premiers résultats sont « prometteurs », tout en soulignant que le déploiement des solutions hydrogène reste lent et que la demande peine à décoller. « Le marché de l’hydrogène décarboné commence à prendre forme. Le déploiement a toutefois été moins rapide qu’attendu, en France comme dans les autres pays du monde. La phase d’industrialisation et le déploiement des premiers projets de taille industrielle a pris plus de temps que prévu », peut-on lire dans le document. Les besoins en électricité correspondant aux quantités d’hydrogène identifiées à l’horizon 2030 et produites par électrolyse de l’eau seront de l’ordre de 20 à 30 TWh. A date, seuls 0,4 GW de capacités d’électrolyse ont été sécurisées et 0,2 GW sont en cours d’instruction pour des financements.

L’hydrogène décarboné, qui désigne l’hydrogène bas-carbone et l’hydrogène renouvelable, ne doit pas émettre plus de 3,38 kgCO2éq/kgH2. La stratégie met donc clairement en avant le mix électrique décarboné de la France, sans distinction entre les sources nucléaire et renouvelables. Le texte indique ainsi que « la France continentale dispose d’un important socle de production d’électricité nucléaire et renouvelable, permettant de produire de l’hydrogène décarboné par électrolyse à partir de l’électricité du réseau : les émissions de gaz à effet de serre du mix électrique continental sont de 15,7 gCO2éq/MJélec (valeur 2021)2, ce qui permet de produire de l’hydrogène à moins de 3,1 kgCO2/kgH2 en connexion directe avec le réseau électrique continental ».

Pour permettre le déploiement des projets, un mécanisme de soutien à la production d’hydrogène bas-carbone de 4 Md€ est mis en place pour sécuriser sur 15 ans la compétitivité de l’hydrogène bas-carbone par rapport à l’hydrogène fossile. Par ailleurs, un nouvel appel à projets pour le déploiement des véhicules utilitaires hydrogène a été annoncé simultanément à la révision de la stratégie hydrogène. A travers un soutien à l’achat de véhicules utilitaires légers en 2025, il s’agit de favoriser le développement technologique de piles à combustible et des réservoirs.

« En se fixant un objectif de production réaliste de 4,5 GW d’ici 2030, et en adossant à cet objectif des subventions et un mécanisme de soutien à la production d’hydrogène bas carbone et renouvelable, l’Etat se dote des outils à la hauteur de ses ambitions », a réagi Matthieu Guesné, fondateur et PDG de Lhyfe, le spécialiste du secteur. Si plusieurs projets de production d’hydrogène couplée à une source photovoltaïque existent, à l’image de celui de Corsica Sole ou celui de TSE et Lhyfe, les projets sont encore peu nombreux à sortir de terre, notamment en raisons de la variabilité de la puissance produite par les panneaux photovoltaïques.

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