Dome Solar réduit l’impact environnemental de ses fixations photovoltaïques

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Spécialisée dans les systèmes de fixation pour panneaux photovoltaïques, Dome Solar, filiale du groupe Kingspan, a enregistré une année record en 2024 avec un chiffre d’affaires de 50 millions d’euros, en progression de 43 % par rapport au précédent exercice. Portée par le développement des ombrières de parking, l’entreprise nantaise a investi, l’an dernier, dans une deuxième de production pour faire face à la demande. En 2025, elle entend poursuivre sa croissance, en accélérant notamment sur le bas carbone et sur son expansion à l’international, comme l’explique Josselin Noire, directeur général de Dome Solar, dans un entretien à pv magazine France.

pv magazine France : pourquoi avoir investi dans une nouvelle ligne de production ? 
Josselin Noire :
La très forte demande des entreprises, contraintes par la loi APER d’équiper leurs parkings en ombrières, nous a conduit à installer une deuxième ligne semi-automatisée de profilage. La ligne de production pré-existante fabrique les rails en acier sur lesquels se posent les modules, tandis que la nouvelle réalise les gouttières – autres éléments de notre système de fixation – de manière plus industrielle. Même si nous avons réussi à faire un peu de « retrofit » en réutilisant certains de ses composants, cette deuxième ligne de production a nécessité un investissement de 500 000 euros et le recrutement d’une dizaine d’opérateurs et préparateurs, notre site de production de Rezé (Loire-Atlantique) fonctionnant désormais en « 2×8 ».

Vous dites vouloir accélérer, cette année, sur le bas carbone ?  Comment vos efforts en la matière se traduisent-ils ?
Même si les systèmes d’intégration ne représentent qu’une petite partie – entre 10 et 20 % – des projets photovoltaïques, notre stratégie de décarbonation a du sens dans le secteur où nous évoluons : la transition énergétique et les EnR. Mais ce n’est pas évident…Après avoir réalisé un bilan carbone chez Dome Solar, nous nous sommes rendus compte que 90 % de notre empreinte provenait des matières premières que nous utilisions. L’acier et l’aluminium en l’occurrence, deux matériaux dont le processus de fabrication consomme beaucoup d’énergie et qui ont par conséquent un très fort impact.
Faute de traçabilité suffisante sur l’aluminium bas carbone, nous concentrons nos efforts sur l’acier, en utilisant un matériau recyclé à 60 %, fabriqué à Sestao (Espagne), à partir d’arc électriques alimentés en énergies renouvelables. Cela nous permet – FDES (Fiches de déclaration environnementale et sanitaire) à l’appui – de pouvoir certifier d’une réduction de plus de 30 % de l’impact carbone de nos systèmes. Malheureusement, on ne peut pas tout faire d’un simple claquement de doigts : les sites de production d’acier bas carbone où s’approvisionner sont peu nombreux, ce qui nous empêche d’aller plus vite dans ce domaine.

Vous lancez une gamme au sol avec Bacacier By Kingspan. A quoi répond cette nouveauté ?
Nos clients sont très demandeurs, sur un marché du « petit sol » amené à se développer avec la réglementation. Nous avons une carte à jouer sur ce segment, complémentaire aux installations sur toitures et ombrières, et qui devrait bénéficier d’un guichet ouvert « S25 » dans les prochains mois. Grâce à l’expertise de dimensionnement et d’industrialisation du groupe Kingspan, dont Dome Solar fait partie, nous sommes aujourd’hui en mesure de profiler des systèmes de fixations pour les centrales au sol et de pouvoir les proposer à un tarif intéressant.

En parallèle, vous étoffez vos systèmes avec des certifications et des avis techniques…
C’est effectivement le cas sur le segment des toitures terrasses ou de faible pente, avec la récente obtention d’un avis technique pour notre système Roof-Solar sur membrane d’étanchéité Ultraply™ TPO (sur bacs acier), développé avec Elevate, société avec qui nous collaborons depuis dix ans.

Quelles sont vos ambitions à l’international ?
Nous concentrons notre activité à l’export sur des produits à haute valeur ajoutée et sur quelques zones géographiques. En particulier l’Espagne, l’Italie, le Portugal, la Suède, un peu l’Amérique centrale et le Maroc, où les acteurs du photovoltaïque ont désormais accès à des produits très techniques dont ils étaient privés jusque-là.

Comment réagissez-vous aux dernières mesures gouvernementales concernant le photovoltaïque ?
Pour nous, industriels, qui investissons sur le temps long, il est aujourd’hui difficile de se positionner. Ce n’est pas tant le tarif d’achat à 95 euros le MWh qui nous préoccupe, sachant qu’il permet toujours de sortir des projets avec un minimum de visibilité. Le vrai changement pour notre marché, c’est de passer, à la rentrée, au mécanisme d’appel d’offres simplifié pour les projets de 100 à 500 kWc. On n’en connaît ni le détail, ni le degré de simplification. Au-delà du dépôt de garantie, sa complexité administrative pourrait être un élément de ralentissement préjudiciable pour la filière.

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