Les annonces gouvernementales concernant un possible moratoire sur le photovoltaïque en toiture n’ont pas entamé le moral du collectif collectif vendéen Sol’Aire Côte du Lumière, plus motivé que jamais à promouvoir l’énergie renouvelable à travers une opération d’autoconsommation collective à l’échelle des territoires des Sables d’Olonnes et de Saint-Gilles-Croix-de-Vie. Certes, « la baisse des subventions et du tarif de vente du surplus, ça passe mal, c’est sûr. Mais quand on y réfléchit et qu’on s’y est préparé, ça peut être positif », relativise Guy Choblet, son délégué central, à pv magazine France.
Le 14 mars, à la salle des fêtes de la Chaume des Sables d’Olonne, les dernières actualités concernant l’avenir de la filière photovoltaïque seront sur toutes les lèvres, lors d’une conférence organisée conjointement par Sol’aire Côte de Lumière et l’agglomération des Sables d’Olonne, dans le cadre de la Semaine du climat. Deux sujets figureront à l’ordre du jour : le premier aura pour thème l’autoconsommation individuelle et les moyens de la maximiser grâce à des optimiseurs de puissance ou/et des batteries, solutions vouées à se généraliser avec la baisse du tarif « S21 ».
« Ces équipements seront même obligatoires à partir du 1er octobre 2025, date d’entrée en application de la TVA à 5,5 % pour les systèmes solaires inférieurs à 9 kWc », précise Guy Choblet. « C’est pourquoi, nous sommes en train de tester avec nos deux partenaires installateurs – ARS Energie et Asoleco, de La Roche-sur-Yon – des optimiseurs, dont un nouveau système intelligent, récemment mis sur le marché par une start-up de Brest, qui améliorerait l’autoconsommation jusqu’à 90 % avec des batteries. Si les essais sont concluants, le matériel sera systématiquement proposé à nos adhérents, pour la gestion et/ou le stockage de l’électricité produite », rajoute-t-il.
Une opération unique en son genre
Deuxième point de la conférence du 14 mars : l’opération d’autoconsommation collective en cours de lancement par Sol’Aire Côte de Lumière sur les agglomérations des Sables d’Olonne et probablement de Saint-Gilles Croix-de-Vie, elles-mêmes parties prenantes du projet. Les deux collectivités ont inscrit l’activité du collectif à leur Plan climat air énergie Territoires (PCAET). « Nous serons accompagnés par Enercoop Pays de la Loire, producteur-fournisseur d’électricité verte et conseil en énergies renouvelables, et Récit, du réseau Énergie partagée, qui fédère des collectifs citoyens comme nous », souligne Guy Choblet.
L’opération est unique en son genre. Quand la plupart des projets réunissent une minorité de producteurs et une majorité de consommateurs, c’est ici tout le contraire, comme l’explique Guy Choblet : « Sachant que les habitants équipés en solaire consomment seulement la moitié de ce qu’ils produisent, l’idée est que plusieurs dizaines de petits producteurs résidentiels se regroupent dans des boucles d’autoconsommation collective pour vendre leur surplus d’électricité à une poignée de consommateurs locaux, publics et privés, situés dans un périmètre de 2 km, voire 10 km ».
Et les potentiels producteurs sont nombreux. Grâce au soutien de Sol’Aire Côte de Lumière, 310 centrales en toitures ont été réalisées sur la côte vendéenne – dont 192 sur l’agglomération des Sables et 56 sur celle de Saint-Gilles-Croix-de-Vie – en l’espace de trois ans. Les trois quarts sont d’ores et déjà en service et 160 nouvelles centrales verront le jour en 2025. De quoi alimenter autant de boucles énergétiques que nécessaire. « Nous avons déjà actuellement près de 600 kWc, soit 50 % du total produit, de puissance installée disponible pour l’autoconsommation collective. Le contexte actuel va certainement encourager nos adhérents à rentrer dans ce nouveau système d’énergie partagée localement », espèrent Guy Choblet et les membres du collège solidaire.
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