En Algérie, le coût de production de l’hydrogène vert pourrait s’échelonner entre 1,55 €/kg et 1,94 €/kg

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Une étude intitulée “Faire progresser la production d’hydrogène vert en Algérie : opportunités et défis pour les orientations futures” menée par des chercheurs algériens et saoudiens a analysé la productivité photovoltaïque et les rendements de production en hydrogène vert dans différentes régions algériennes. Utilisant des outils comme HOMER Pro (Hybrid Optimization of Multiple Energy Resources), la recherche identifie à la fois les localisations les plus propices et les coûts de production, en fonction de différents critères comme l’ensoleillement, la ressource en eau ou encore la proximité avec les marchés importateurs.

Il ressort que les régions désertiques, telles que Tamanrasset et Adrar, présentent la plus haute productivité d’électricité photovoltaïque, générant respectivement 33,5 GWh/an et 32,9 GWh/an. Cela se traduit par des capacités de production d’hydrogène vert de 679 tonnes/an et 668 tonnes/an. De leur côté, les régions du nord comme Tlemcen et Skikda montrent un potentiel également intéressant, produisant respectivement 29 GWh/an et 26,6 GWh/an d’électricité solaire, ce qui donne des rendements en production d’hydrogène vert de 589 tonnes/an et 539 tonnes/an. L’analyse met aussi en évidence que, bien que les régions désertiques présentent une forte production d’énergie solaire et d’hydrogène, les régions du nord offrent un avantage stratégique en raison de leur proximité avec les marchés européens. L’infrastructure existante de l’Algérie soutient une exportation efficace vers les marchés européens, offrant un avantage stratégique dans le commerce de l’hydrogène vert.

Coût moyen de production

En ce qui concerne l’analyse des coûts, l’étude est partie d’un prix moyen de l’électricité solaire compris entre 0,03 $/kWh (0,0276 euros/kWh) et 0,06 $/kWh (0,0552 euros/kWh). Cela donne un coût de production de l’hydrogène (LCOH) dans les régions du sud, telles que Tamanrasset et Adrar, autour de 1,55 €/kg, en raison des niveaux élevés d’irradiation solaire. Cependant, les régions du nord, en particulier Tlemcen et Skikda, montrent également des coûts compétitifs de 1,92 $/kg (1,77 euros/kg) et 2,11 $/kg (1,94 euros/kg), respectivement. Les chercheurs indiquent que ces valeurs sont dans tous les cas bien inférieures à celles observées dans des pays qui se positionnent actuellement, tels que l’Australie (2,71 €/kg) et l’Allemagne (2,86 €/kg). Cela positionne donc les régions du nord de l’Algérie comme des hubs économiquement viables pour la production et l’exportation d’hydrogène, bénéficiant de leur proximité avec des ressources en eau et des infrastructures d’exportation.

Enfin, l’étude conclut que l’exploitation de l’infrastructure existante, telle que les pipelines de gaz naturel, permettrait de réduire les dépenses en capital associées au transport de l’hydrogène vers les marchés européens. En effet, la viabilité à long terme nécessite de traiter les coûts initiaux de l’installation des électrolyseurs et des installations de traitement de l’eau. Les partenariats, tels que l’initiative « Corridor Sud H2 », joueront un rôle crucial dans l’attraction des investissements et la stimulation de la demande sur le marché.

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