Face aux inquiétudes soulevées par l’évolution du tarif S21 dans tout le secteur photovoltaïque, les syndicats professionnels Enerplan et SER ont annoncé qu’ils avaient été reçus à Matignon par le cabinet du Premier Ministre, ce qu’ils considèrent comme « une première étape essentielle pour faire entendre la voix de la filière ». « Nous avons exposé à la fois les conséquences dommageables de la révision annoncée la semaine dernière par le gouvernement et précisé nos propositions élaborées avec les adhérents dans le cadre de la task-force SER-Enerplan, pour faire évoluer les mécanismes de soutien sans mettre en danger les emplois, les savoir faire et les projets de la filière », indiquent les deux organismes.
Un rendez-vous se tiendra mercredi 19 février dans l’après-midi avec le cabinet du ministre chargé de l’Industrie et de l’Énergie Marc Ferracci. « Nous devons rester mobilisés, mais aussi donner à cette fenêtre de négociation le calme nécessaire pour construire, avec l’administration, une sortie constructive de cette impasse », conseillent le SER et Enerplan.
Soutien de plusieurs députées
Dans le même temps, suite à la mobilisation nationale des acteurs du photovoltaïque, via différents canaux (réseaux sociaux, messages aux députés régionaux…), plusieurs tribunes émanant de politiques ont été diffusées. Les premières à avoir pris la plume sont Marine Tondellier, secrétaire nationale des Ecologistes, et Julie Laernoes, députée écologiste de Loire-Atlantique. « Le segment des installations photovoltaïques de 100 à 500 kWc a connu un essor significatif ces dernières années, contribuant activement à la production des renouvelables en France, écrivent-elles. Réduire brutalement les soutiens publics, avec un tarif d’achat revu à la baisse, compromet leur rentabilité et risque d’entraîner l’abandon de nombreux projets en cours ». Selon elles, cette décision est d’autant plus choquante qu’elle intervient alors que le gouvernement continue de promouvoir massivement le nucléaire, sans la moindre limite budgétaire. « Tandis que les aides aux énergies renouvelables sont taillées à la serpe, les plus de 60 milliards d’euros pour la construction de nouveaux réacteurs EPR 2 ne sont jamais interrogés, malgré des coûts qui ne cessent de déraper, et dont la mise en service ne serait pas prévue avant 2040 au mieux. Pourquoi le solaire est-il pénalisé alors qu’il est immédiatement déployable et compétitif ? Pourquoi vouloir investir sans limite des milliards pour la technologie atomique dont les retards et surcoûts sont devenus la norme ? »
Marina Mesure, députée du groupe de la gauche au Parlement européen, a également rebondi sur l’impact de la baisse des soutiens publics, de manière rétroactive, sur les projets déjà signés : « Concrètement, cette mesure prive de retour sur investissement des milliers d’exploitations agricoles et de PME en tous genre envisageant ou ayant déjà fait le choix d’installer des panneaux solaires sur leur toit. Bien qu’un soutien davantage fléché vers les panneaux solaires produits en France puisse être progressivement envisagé à l’avenir, il est inconcevable de revenir brusquement et sans préavis sur un dispositif de soutien aux panneaux solaires déjà installés. Le gouvernement doit donc revenir sur sa décision ».
L’article a été amendé le 19 février pour corriger le fait que la réunion avec le cabinet du ministre chargé de l’industrie et de l’énergie a été avancée au mercredi 19 février, au lieu du 20 février.
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