Des ombrières solaires en autoconsommation collective

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Le projet de communauté énergétique « Les Ombrières de la Glèbe » est né de la volonté de la Communauté de communes Ouest Aveyron Communauté d’équiper ses parkings d’ombrières photovoltaïques, afin d’alimenter sur son territoire une opération d’autoconsommation collective, étendue dans un périmètre dérogatoire de dix kilomètres. Lauréate de l’appel à manifestation d’intérêt lancé en février 2023 par la collectivité locale, la société coopérative de l’ouest Aveyron, Enercoa, en est le principal actionnaire (35 %), aux côtés de Ouest Aveyron Communauté (25 %), d’Energie partagée Investissement (20 %), de la commune La Rouquette (10 %) et de Mecojit (10 %), entreprise partie prenante du projet et chargée de la construction des ombrières de parking.

Réalisés par des entreprises locales, les travaux ont été découpés en quatre tranches pour permettre le maintien du service de stationnement pendant la durée du chantier. Ils ont débuté en novembre dernier avec une première phase de 400 kWc, la mise en service de l’installation solaire complète (10 500 mètres carrés) étant prévue d’ici juin 2025, une fois que les deux transformateurs de 1 000 kVA chacun auront été installés.

Structure porteuse en béton

D’une puissance totale de 2,3 MWc, les centrales de production en ombrières sont équipées de 5 222 panneaux solaires Canadian Solar monofaciaux (440 W). Si ces derniers offrent un moindre rendement par rapport à la technologie bifaciale initialement envisagée, ils ont été choisis pour leur meilleure résistance aux intempéries, notamment la grêle. La production d’électricité est estimée à 2,7 GWh/an.

Reliés à des onduleurs Huawei Sun2000, les modules sont posés sur une structure béton développée par Occipark, une entreprise basée à Capdenac (12). Baptisée « Ysiparc », cette solution offre plusieurs avantages : autolestée, elle permet un montage rapide sans perturber les infrastructures existantes. Affichant un bilan carbone inférieur aux structures traditionnelles en acier, son adaptabilité est maximale, grâce à des pieds modulaires permettant d’ajuster la hauteur de l’ombrière selon les besoins. Des options intégrées sont également prévues, comme l’éclairage, les bornes de recharge pour véhicules électriques et la récupération d’eau. Sans compter l’intérêt d’« Ysiparc » sur le plan fiscal, le caractère mobile de la structure, posée à même le sol, l’exemptant de taxe sur le foncier bâti.

Un nombre de participants volontairement restreint

« C’est notre première expérience en autoconsommation collective. Pour alléger la gestion quotidienne de l’opération, nous avons volontairement restreint le nombre de participants. Nous avons retenu six gros acheteurs, ayant une consommation supérieure 100 MWh par an », déclare Daniel Escande, administrateur-fondateur d’Enercoa, à pv magazine France.

Parmi les bénéficiaires de l’opération, figurent, outre la commune de la Rouquette, les entreprises locales Lisi Aérospace, Azam Découpe, Nutriservice, Castes Industrie et Les Abattoirs de Villefranche de Rouergue. « Elles ont déjà signé des contrats sur trois, six ou dix ans, avec un niveau de tarification dégressif suivant leur durée d’engagement. Ils leur garantissent un prix du kWh contenu, juste et indexé à seulement 1,5 % par an », précise Daniel Escande. « Les Ombrières de la Glèbe » ont nécessité un investissement de 3,4 millions d’euros, financés à 90 % par le Crédit Agricole – Nord Midi Pyrénées.

Le partage de l’énergie solaire a fait l’objet d’une attention toute particulière afin de ne pas pénaliser les plus petits consommateurs : « Au départ, nous pensions faire quelque chose de très classique, avec une clé de répartition dynamique. Mais après les premières modélisations, on s’est rendu compte qu’elle créait une disparité anormalement importante, avec des gains de quelques dizaines d’euros seulement pour les petits consommateurs et de dizaines de milliers d’euros pour le plus gros ! », reconnaît Daniel Escande.

Partage du gâteau

Partenaire conseil d’Enercoa, Enercoop Midi-Pyrénées a donc imaginé et réussi à modéliser une clé de répartition plus juste, permettant d’atteindre le taux d’autoconsommation le plus important possible (98 %). « Nous l’avons appelé “le gâteau” », précise Daniel Escande. Il nous en livre la recette : « On découpe le volume de l’énergie produite par pas de temps, en autant de parts égales qu’il y a d’acheteurs, six en l’occurrence. On propose une part au plus petit consommateur en lui attribuant 100 % de sa consommation en énergie solaire, le reste de sa part non consommée étant remise dans le pot commun. Ce dernier est alors redivisé en cinq parts, une part étant proposée au deuxième plus petit consommateur, et ainsi de suite. Cette méthode conduit à un meilleur équilibre en termes de volumes d’énergie distribués et d’économies générées pour les abonnés ».

De nouveaux projets solaires en autoconsommation collective sont dans les tuyaux d’Enercoa, avec l’agrégation prochaine, dans le même périmètre, d’une deuxième boucle énergétique, alimentée, cette fois, par des centrales de production photovoltaïque en toitures.

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