D’après pv magazine International
Yao Yao, analyste en énergies renouvelables chez SinoLink Securities, a souligné les bouleversements des coûts dans l’industrie solaire lors d’un discours à la conférence annuelle de la China Photovoltaic Industry Association (CPIA) qui s’est déroulée au début du mois de décembre 2024. Selon elle, les matériaux secondaires redéfinissent la structure des coûts de l’industrie, car ils dominent désormais les coûts de production.
SinoLink Securities rapporte ainsi que, dès novembre 2024, les cadres en aluminium représentaient le plus grand poste de coût, avec 14 % des coûts totaux de production des panneaux solaires. Le verre d’emballage suivait à 13,4 %, tandis que la pâte d’argent représentait 11,6 % des coûts totaux. Historiquement, le polysilicium était un facteur clé de coût, mais il est maintenant relégué à la quatrième position, avec 9,9 %. A titre de comparaison, à la fin de l’année 2023, le verre occupait la première place avec 16,4 %, suivi du polysilicium à 14,1 %, et des cadres en aluminium à 12 % des coûts de production.
Les prix élevés de l’aluminium ont en effet fait grimper les coûts des cadres en aluminium, bien que les frais de traitement aient diminué en raison de l’augmentation de la capacité de production et de la pression pour réduire les coûts, selon SinoLink Securities. Les fabricants explorent des alternatives telles que les alliages d’aluminium, les clips en caoutchouc et les matériaux composites, bien que des préoccupations concernant la fiabilité aient freiné leur adoption. Des conceptions standardisées visant à réduire l’utilisation de matériaux pourraient également contribuer à la baisse des coûts.
Dans le même temps, les politiques énergétiques chinoises, qui restreignent la production de verre photovoltaïque, ont maintenu les coûts du verre à un niveau élevé. Yao Yao prévoit que les prix du verre continueront probablement d’augmenter en 2025, en raison de la hausse de la demande de panneaux solaires, ce qui accentuera les limitations de capacité et accélérera les hausses de prix.
Les coûts de la pâte d’argent restent élevés en raison de la demande mondiale croissante, notamment dans les secteurs solaire et de l’intelligence artificielle, ainsi que d’un approvisionnement limité en argent. Yao estime que l’utilisation d’argent dans les cellules à contact passivé par oxyde de tunnel (TOPCon) varie entre 9 mg/W et 11 mg/W, et dans les cellules à hétérojonction (HJT) entre 15 mg/W et 16 mg/W, bien que la technologie sans barrettes (0BB) puisse réduire ces chiffres. Les coûts des métaux restent significatifs, représentant jusqu’à 42 % des coûts non silicium dans les cellules avancées.
La pâte de cuivre suscite un intérêt croissant comme alternative potentielle à l’argent, mais l’analyste précise que les coûts élevés des équipements et les obstacles techniques rendent son adoption impraticable pour les applications photovoltaïques à ce stade. SinoLink Securities prévoit que les installations solaires mondiales croîtront de 10 % à 15 % par an jusqu’en 2025, avec une demande de panneaux photovoltaïques atteignant entre 650 GWc et 700 GWc. Dans les années à venir, Yao Yao estime que l’innovation technologique et l’optimisation des matériaux seront essentielles pour soutenir la croissance du marché mondial du photovoltaïque et réduire les coûts de production.
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