La CRE a publié l’Observatoire des marchés de détail de l’électricité et du gaz naturel pour le troisième trimestre 2024 et constaté que l’adoption des offres de marché pour l’électricité reste très modérée en France. Au troisième trimestre 2024, 41 % des clients résidentiels (14,3 millions de sites) ont souscrit une offre de marché, contre 69 % pour les clients non-résidentiels (3,67 millions de sites).
Si les offres de marché continuent de progresser chez les ménages (+302 000 sites ce trimestre), elles peinent à convaincre au même rythme dans le segment professionnel, où l’augmentation (+20 000 sites) ralentit. Le taux de changement de fournisseur, indicateur clé de la mobilité, reste faible (2,6 % pour les ménages et 1,3 % pour les professionnels), traduisant une certaine réticence des consommateurs.
Et pour cause, le marché français se distingue de ses voisins par l’existence des tarifs réglementés de vente (TRVE), proposés par EDF et garantis par l’État : ils couvrent encore 59 % des ménages. Ces tarifs sont révisés deux fois par an et intègrent déjà une petite part variable tout en offrant une stabilité rassurante face à des marchés de l’énergie volatils. Malgré la baisse des prix de gros en 2023-2024, les offres à tarif fixe continuent de dominer parmi les options les moins chères.
Quid des offres à tarification dynamique
Les offres de tarification dynamique, alignées sur les prix du marché spot et promues par l’Union européenne, peinent à trouver leur public en France. Ces formules, pourtant censées encourager la consommation d’énergie lorsqu’elle est la plus disponible et la moins chère grâce aux compteurs communicants Linky, ont été écartées par plusieurs acteurs du marché en raison de leur imprévisibilité – le fournisseur danois Barry a par exemple jeté l’éponge en 2022.
La directive européenne de juin 2019 impose bien aux fournisseurs ayant plus de 200 000 clients de proposer au moins une offre de tarification dynamique. Cette approche vise à aligner les prix de détail sur les prix de gros pour inciter aux économies d’énergie mais reporte cependant le risque de marché sur les consommateurs s’ils n’adaptent par leur consommation. Si l’Union européenne pousse pour une libéralisation complète du marché de l’électricité, le cas français illustre les tensions entre protection des consommateurs et ouverture à la concurrence. L’attachement des Français aux tarifs réglementés démontre une méfiance envers des systèmes jugés trop exposés aux aléas économiques, alors même que la Commission européenne intensifie ses réformes et que l’« Accès Régulé à l’Électricité Nucléaire Historique » (ARENH) arrive à sa fin en 2025.
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