Le projet de liaison électrique entre Cubnezais (à côté de Bordeaux en France) et Gatika (à côté de Bilbao en Espagne) vise à mettre en place une interconnexion essentiellement sous-marine entre la France et l’Espagne en passant par le golfe de Gascogne.
Porté par une co-entreprise des gestionnaires de réseau de transport d’électricité français et espagnol, RTE et REE, le projet de 3,1 milliards d’euros pourrait porter la capacité d’échange de 2 800 à 5 000 MW en déployant plus de 400 kilomètres de câbles, dont environ un tiers dans l’océan. Le calendrier prévoyait le début des travaux de libération d’emprise à partir de 2023 pour une mise en service du réseau en 2027
Le projet en mer a toutefois été suspendu le 14 août dernier, à la suite d’une ordonnance du tribunal judiciaire de Bayonne qui donnait une série de conditions à remplir pour la reprise du chantier. En cause : l’utilisation de plusieurs sonars puissants pour sonder les fonds marins avant les travaux qui menace directement quelques 17 espèces de cétacés présentes sur le tracé.
« Les cétacés sont très sensibles à cette pollution sonore. Ils peuvent être effrayés et remonter trop vite à la surface, ce qui provoque des accidents de décompression [pathologie survenant lors d’une diminution trop rapide de la pression atmosphérique]. Cela peut entraîner des échouages, perturber la communication, le nourrissage et la reproduction des mammifères marins », explique Me Marion Crécent, avocate de Sea Shepherd France, l’une des associations environnementales qui a porté un recours contre le projet.
Si l’interconnexion a bien été reconnue d’intérêt public majeur, le Conseil national de la protection de la nature (CNPN) a toutefois rendu un avis défavorable en 2022, se questionnant sur le choix du tracé et le refus des différentes alternatives présentant un impact environnemental moindre.
La décision du tribunal de Bayonne vise la partie sous-marine du projet et a listé des conditions à la reprise du chantier et notamment la réalisation d’une étude d’impact sur l’utilisation des sonars, la mise en place d’un plan d’atténuation des effets du bruit sur les milieux aquatiques et la publication de rapports mensuels sur l’effectivité des mesures ordonnées.
Le journal Sud-Ouest a rapporté la reprise des sondages sous-marins par RTE lundi soir, le 19 août. Selon les informations du titre régional, des experts surveillent en bâteau les environs des sonars au fur et à mesure de leur avancée pour s’assurer qu’aucun mammifère ne se trouve dans une zone de 750 mètres autour des machines. L’étude d’impact et le plan d’atténuation des effets du bruit seront, quant à eux, réalisés « dans un second temps ».
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