Faire décoller, laisser voler, récupérer. « C’est aussi simple que ça », assure à pv magazine France Ziyad Amar, business developer chez SkyVision, société française fondée en 2018 qui a développé un logiciel d’automatisation de la conduite de drones d’inspection de centrales photovoltaïques et éoliennes. Pour cela, l’entreprise se base sur les drones commercialisés par le fabricant DJI, le leader sur ce marché. « La plupart de nos clients dans le solaire utilise le DJI Mavic 3 Thermal (M3T) », poursuit le responsable. Equipé d’une caméra thermique d’une résolution de 640 × 512, qui prend en charge la mesure de la température, les alertes à haute température et les isothermes, celui-ci est disponible à partir de 6 000 euros dans le commerce.

Image : SkyVisor
La suite logicielle développée en interne par SkyVisor vient remplacer le logiciel de pilotage DJI Pilot. « L’avantage de notre solution est qu’elle permet de générer un plan de vol automatique, afin que le drone puisse faire son inspection de manière totalement autonome », souligne Ziyad Amar. De fait, une seule personne est nécessaire, juste pour faire décoller l’engin et le récupérer, conformément à la réglementation. Selon SkyVisor, pour l’inspection thermographique, le vol dure sept minutes par MW et le drone permet d’enregistrer 100 images en haute résolution par MW.
Les IPP et EPC internalisent la gestion de leur flotte
Une fois la carte SD sortie du drone et chargée dans un ordinateur, ces images sont ensuite analysées par la plateforme de gestion d’actifs, également développée par SkyVisor, qui s’appuie sur l’intelligence artificielle, les jumeaux numériques et le machine learning. « Grâce à la comparaison entre les images thermiques et les images couleur, le logiciel détecte les défauts sur les panneaux solaires, typiquement les problèmes de diodes, de hot spots, de dégradation potentielle induite (PID)… complète Ziyad Amar. La liste des défauts peut ensuite être partagée avec un prestataire extérieur ou une société de maintenance. C’est beaucoup plus rapide et l’exploitant reprend le contrôle de sa stratégie de maintenance prédictive ».

Image : SkyVisor
Grâce à son produit, SkyVisor s’est donc fixé comme objectif de permettre aux exploitants d’actifs renouvelables d’internaliser la conduite des drones d’inspection : « d’ordinaire, ils font appel à des sous-traitants, explique le spécialiste. Il faut fixer un rendez-vous, s’assurer que la météo soit favorable et que les critères d’irradiance soient respectés ce jour-là. Dans le cas contraire, il faut repousser l’inspection… Avec notre solution, une personne en interne, formée, peut s’occuper de la gestion de la flotte de drones ». La formation est assurée par SkyVisor sur une journée (7 heures) et permet au technicien d’obtenir la licence de télépilotage de drones A1/A3 délivrée par la Direction générale de l’aviation civile (DGAC). Au total, la société facture de 120 à à 200 euros/MW par an la formation, l’utilisation du logiciel de conduite de drone et de la plateforme de gestion d’actifs, quel que soit le nombre d’inspections réalisées.
Parmi ses clients, SkyVisor revendique Photosol, Voltalia, EDF Renouvelables ou encore TotalEnergies et BayWa r.e. « En plus des IPP, de plus en plus d’EPCistes font aussi appel à notre solution, car elle leur apporte une vraie valeur ajoutée dans leur offre de maintenance et d’optimisation des centrales solaires de leurs clients », conclut Ziyad Amar.
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C’est une belle idée malheureusement il a un point qui coince, le M3T (Mavic 3 Thermal) est un drone de classe C2 et ne peut donc pas être piloter avec le A1/A3… De plus le vol en A1/A2/A3 est interdit en zone peuplée ce qui élimine de fait une grande majorité de centrales en toiture.