Les petits projets photovoltaïques en toiture présentent deux défis : la rentabilité et la complexité de leur montage administratif. Au niveau des territoires, ce sont pourtant des segments à fort potentiel solaire, à la fois sur le parc des collectivités et celui des petits acteurs locaux. Trop grands pour des initiatives individuelles, trop petits pour les développeurs industriels : c’est pour répondre à cette problématique que des collectifs citoyens des Pays de la Loire ont décidé de créer la SAS Cowatt en 2017.
Cowatt est un outil mutualisé permettant aux citoyens de réunir leur épargne pour financer des centrales photovoltaïques et les exploiter. C’est aussi un rassemblement de collectifs qui a pour objectifs d’accompagner les projets de transition énergétique et de développer des outils complémentaires pour le photovoltaïque.
« Le créneau choisi est celui de l’aide aux collectifs pour l’installation photovoltaïque en toiture parce que ce sont des petits projets qui en eux-mêmes ne sont pas forcément rentables, surtout si on doit créer une structure pour les porter. C’est aussi un secteur essentiel car il vient impacter des surfaces déjà artificialisées, mais délaissées par les acteurs classiques qui se tournent vers des projets plus rentables et plus faciles à monter en surface équivalente », résume Emmanuel Guiton, président de Cowatt, lors d’un entretien avec pv magazine France. « Collectivités ou toitures privées, l’idée est d’aller réaliser des projets qui nécessitent d’être à plusieurs par exemple », par exemple pour solariser le toit d’une copropriété ou pour rassembler les voisins d’une entreprise d’une zone industrielle pour l’équiper en panneaux solaires.
Concrètement, un collectif de citoyens repère des toitures (ou des parkings) sur lesquels installer des panneaux solaires. La centrale solaire est financée et construite grâce aux investissements des habitants du territoire qui achètent des parts dans CoWatt et deviennent associés de la société. Chaque projet est accompagné d’une action de sensibilisation, de mobilisation et d’éducation populaire.
Avec près de 1000 actionnaires aujourd’hui, l’organisation travaille en logique de portefeuille. Les modèles économiques sont variés et adaptés en fonction de chaque projet. « L’autoconsommation individuelle et l’autoconsommation collective ont le vent en poupe, mais historiquement, les projets sont surtout basés sur de la vente totale sur le réseau », explique Emmanuel Guiton.
Pour les projets entre 6 et 250 kW, Cowatt agit en fonds propres. Elle peut aussi investir par le biais de prises de participation, pour des projets plus importants comme ce fut le cas pour la centrale de 500 kW installée sur le toit du Marché d’Intérêt National (MiN) de Nantes ou pour un projet au sol de 4,9 MW où elle investit au côté de trois Société d’économie mixte (SEM).
Côté financement, Cowatt entame aujourd’hui le passage à l’échelle, dans une logique de portefeuille. La société a changé de guichet bancaire pour s’adresser aux services affaires des banques, passant ainsi d’un financement 30% fonds propres/70% emprunts à une possibilté de passer à 10%/90%. Même si la société n’a pas de difficulté à obtenir de financements (son taux d’endettement est inférieur à 50%), Emmanuel Guiton rapporte qu’un certain nombre d’acteurs bancaires restent réticents à financer des portefeuilles à moins de 1 million d’euros. Les limites basses se situent même à 10 millions d’euros pour certaines banques alors que les besoins de Cowatt restent bien inférieurs.
Mais la société est intégrée dans les réseaux RECIT (réseau des énergies renouvelables locales et citoyennes en Pays de la Loire) et Energie Partagée qui lui permettent d’intégrer des outils spécialement conçus pour les petits projets citoyens. Les négociations cadres menées par Energie Partagée lui permettent par exemple d’assurer ses projets sur des montants « couvrant largement ses besoins ».
A ce jour Cowatt n’a pas encore distribué de dividende mais prépare la redistribution des bénéfices dont les montants seront décidés en Assemblée Générale. La politique interne d’investissement vise un taux de rendement interne de 5 % sur 20 ans et a un objectif de rendement de 2 à 4 % par an.
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