La gestion des déchets est un sujet assez peu présent dans les débats politiques. Pourtant, il représente un défi au quotidien pour les inter-communalités, un nouvel enjeu pour les régions et une question de premier ordre pour la transition écologique. Concrètement, les responsables élus peuvent déléguer ces tâches aux éco-organismes spécialisés, sachant que la gestion écologique des déchets est payée par les consommateurs à travers l’éco-participation.
Par exemple, Soren est l’éco-organisme agréé par les pouvoirs publics pour la collecte et le traitement des panneaux photovoltaïques usagés en France. Il travaille en collaboration avec plusieurs entreprises, dont le réseau Envie, pour reconditionner ou recycler les modules solaires du territoire.
Mais la filière est mise à mal par la concurrence de produits neufs, à bas-pris, importés d’Asie. « Comment établir une véritable circularité de l’économie et rétablir notre souveraineté si ce type de pratique est acceptée et normalisée ? », argue Envie dans un communiqué. « Les entreprises sociales de reconditionnement sont également confrontées à un manque de pilotage global, et notamment de l’absence d’un schéma directeur qui laisse place à une anarchie économique préjudiciable à toute la filière », ajoute l’éco-organisme. Le réseau veut que les nouveaux parlementaires légifèrent sur le cadre de reconditionnement en France.
Notamment, pour Envie, il est souhaitable que les produits reconditionnés à forte valeur ajoutée, comme l’électroménager, reste dans le périmètre des éco-organismes (et non au sein des grands groupes de distribution, qui développent des stratégie de reconditionnement en interne) afin qu’ils puissent conserver une rentabilité et donc continuer de travailler sur le reconditionnement moins rentable. « Il est peut-être légitime que de grands acteurs lucratifs veuillent vendre des produits reconditionnés si leurs objectifs sont avant tout écologiques. Il faut cependant veiller à ce que la sélection qu’ils pratiquent sur les produits ne privent pas les entreprises de reconditionnement solidaire d’appareils indispensables à leur équilibre économique. »
Envie demande la création d’une « aide financière conjoncturelle », en rappelant que « que la gestion écologique des déchets est payée par les consommateurs à travers l’éco-participation sur tous les produits vendus et qu’un des objectifs qui lui est assignée est de financer le réemploi des objets usagés pour les remettre à disposition de toutes et tous ».
Pour le moment, Envie est le principal acteur du réemploi et de la réutilisation des panneaux solaires français.
Sa filiale occitane, Envie 2R Occitanie a récemment annoncée s’être dotée d’une nouvelle machine conçue pour démanteler des panneaux photovoltaïques récents de grand format. Cette technologie permettra d’envoyer les composants des modules (verre, aluminium, connecteurs électriques) vers des filières de recyclage adaptées. Elle a été conçue par des élèves ingénieurs de l’école Icam et devrait être livrée au prochain semestre. Selon les partenaires, elle sera capable de traiter entre 15 et 60 panneaux à l’heure, en fonction des options retenues.
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