Au cours du XXe siècle, la demande mondiale en eau a été multipliée par six. Et celle-ci ne fait que croître au rythme de l’augmentation de la population. Dans un contexte de raréfaction de la ressource et de stress hydrique, la solution de dessalement photovoltaïque par osmose inverse – technique la plus couramment utilisée en la matière – proposée par Osmosun, prend tout ton sens à l’heure de la transition énergétique.
Créée en 2014, la PME de Chartres a déjà réalisé 70 unités de désalinisation à travers le monde (Afrique, Asie-Pacifique, Amérique Latine, etc.) à partir de sa technologie brevetée en 2019. « L’osmose inverse consommant énormément d’énergie pour monter à la très haute pression que le procédé exige – 70 bars, soit 35 fois plus qu’un pneu de voiture –, il nous paraissait évident dès le départ d’utiliser une énergie renouvelable comme le solaire pour le faire fonctionner », déclare Quentin Ragetly, PDG d’Osmosun à pv magazine France.
Sachant que la facture d’énergie représente 50 % du prix de revient de l’eau dessalée, c’est, selon lui, la solution la plus économique. En plus, elle est adaptée en cas de déficit d’infrastructures, sans barrières en termes de compétences, de savoir-faire et d’exploitation, applicable sous toutes les latitudes et simple à mettre en œuvre, par rapport à l’éolien, par exemple. Reste juste à savoir composer avec l’intermittence du solaire, sans pour autant recourir à des batteries, comme le font les concurrents d’Osmosun. « C’est un investissement et une charge d’exploitation supplémentaires. En plus, c’est un cocktail chimique qui peut poser question en terme environnemental », justifie Quentin Ragetly.
Protéger la pression
Pour lisser la production d’électricité et la stabiliser, dans un procédé de dessalement sensible au moindre à-coup, la société chartraine a développé un équipement mécanique passif qui permet, quels que soient les variations et sans énergie, de contenir la pression exercée dans le process. Il est associé à deux algorithmes : le premier vérifie en permanence la production électrique des modules pour que le moindre électron soit utilisé pour la production d’eau ; le second recalculant, en fonction de cette production d’électricité, la fenêtre opératoire du fonctionnement du procédé.
« Grâce à ces trois fonctions, nous arrivons à faire varier la production d’eau de manière très fluide, même avec une production d’électricité intermittente. Et sans rejet néfaste pour l’environnement. En bord de mer, on repompe de l’eau salée pour rediluer la saumure dans des normes acceptables avant de la rejeter. Et pour nos unités installées dans les terres, on utilise un système de lagunage d’épuration, ensemencé de plantes ayant des affinités avec le sel, comme la salicorne ou le palétuvier », précise le PDG d’Osmosun.
Largement éprouvée hors des frontières hexagonale, la solution photovoltaïque de dessalement d’eau d’Osmosun s’attaque au marché domestique avec, depuis l’année dernière, l’installation d’unités dans les ports méditerranéens de Bormes-les-Mimosas, de Saint-Cyprien et de Canet-en-Roussillon.
Les 10 millions d’euros levés lors de son introduction en bourse, en juillet 2023, permettent à la société, composée aujourd’hui de 32 salariés, de poursuivre son développement. Non seulement par croissance organique, avec le recrutement de business developers et l’ouverture d’une agence à Casablanca (Maroc), mais aussi par croissance externe, grâce à l’acquisition de potentiels partenaires. Osmosun continuera également à investir dans la R&D, qui a toujours fait partie de son ADN. Perspectives de chiffres d’affaires annoncées : 20 millions d’euros en 2026, 2,5 fois plus en 2028.
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