[Élections européennes] Décryptage du programme énergétique des Ecologistes

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Europe Écologie Les Verts (EELV)

EELV n’y va pas par quatre chemins et demande à l’Union européenne d’adopter un traité mondial de “non prolifération des énergies fossiles”, comme c’est le cas pour l’arme nucléaire. Le parti propose également « d’acquérir via un fonds de souveraineté écologique la majorité du capital des six plus grosses entreprises pétro-gazières européennes afin de réorienter l’ensemble de leurs investissements vers les énergies renouvelables ».

Car, pour respecter les objectifs de l’Accord de Paris, l’Union européenne doit, selon la tête de liste Marie Toussaint, viser le 100 % renouvelables dès 2040, tandis que « le redéploiement du nucléaire ne sera pas susceptible de répondre à l’urgence climatique ». Contrairement au gouvernement d’Emmanuel Macron, EELV demande ainsi une réforme urgente de la taxonomie verte afin de faire sortir le nucléaire et le gaz de la liste des investissements verts.

Enfin, le programme politique espère l’instauration d’un “Buy Green and European Act” pour conditionner l’ensemble des subventions et aides publiques européennes aux entreprises aux conditions de maintien de l’emploi, de relocalisation de l’économie et de bifurcation écologique. En effet, comme le rappelle le parti, la commande publique représente 15 % du PIB européen mais aussi 10 % de son empreinte carbone.

Equinoxe

Le jeune parti écologiste Equinoxe dispose d’un programme très détaillé sur l’énergie qui fixe pour ambition de sortir le plus rapidement possible des énergies fossiles grâce à l’électrification massive de la société. Se référant à de nombreuses reprises aux scénarii proposés par le gestionnaire de réseau RTE, Equinoxe refuse pour cela une « opposition dogmatique » entre nucléaire et énergies renouvelables.

En effet, selon Marine Cholley, la tête de liste, ces deux sources sont « les principaux leviers technologiques pouvant être employés pour décarboner massivement la production d’électricité ». D’un côté, le nucléaire offre, selon elle, une énergie pilotable et centralisée. Mais les futures centrales ne seront pas construites avant 2035. Avant cela, Marine Cholley considère donc que les EnR sont indispensables en raison de leur mise en oeuvre rapide et de leur faible coût, en particulier pour le solaire. Elle demande donc la mise en place d’un subventionnement du développement des énergies bas carbone (renouvelables et nucléaire), conditionné à une production française ou à minima européenne.

Ecologie positive et Territoires

Pour une énergie totalement décarbonée, renonçant au charbon, aux schistes bitumineux, au pétrole et au gaz, la proposition n°10 du parti écologiste veut « redéfinir un accord énergétique européen fondé sur quatre piliers : la sobriété, les énergies renouvelables, le gaz vert et le nucléaire ». « Nous devons sortir de la stérile opposition entre anti, la refusant complétement, et pro nucléaire, ne jurant que par cette énergie . Elle n’est ni dénuée de questionnements et d’aspects négatifs, tout comme les autres énergies (risques inhérent à la technologie, coût, déchets nucléaires, démantèlement) ni d’aspects positifs (souveraineté, production largement décartonnée et constante) », justifie la tête de liste Yann Wehrling.

A partir de là, Ecologie positive et Territoires veut doter l’Union européen d’une politique énergétique commune (PEC) à l’image de la PAC. « Nous avons tous pu découvrir, à l’occasion de la crise ukrainienne et ses impacts sur les approvisionnements en gaz russe, que l’Union européenne n’a pas de politique commune de l’énergie et que les tiraillements restent grands entre les différents Etats membres », poursuit le politique.

Concernant le mix électrique, l’énergie solaire fait l’objet d’un soutien sans faille de la part du parti, qui la mise en place de normes et d’aides pour le développement massif du solaire en Europe sur les surface artificialisées, « qui doivent être assorties de conditions à la seule destination de panneaux conçus et fabriqués en Europe ». Toutefois, ces aides ne sont pas davantage détaillées. Pour le solaire au sol, Yann Wehrling se montre plus mesuré et conseille « les mêmes prudences que pour l’éolien terrestre » : les projets doivent être acceptés par les habitants et les territoires, notamment sur le plan du partage des bénéfices.

L’écologie au centre

Pour Jean Marc Governatori, chef de file du parti “L’écologie au centre”, toutes les sources d’énergie ont des avantages et des inconvénients mais il est surtout urgent de cesser les utilisations évitables : le politique veut donc mettre l’accent sur l’éducation, les transports propres et la sobriété.

En attendant, son parti veut déployer une feuille de route tendant à une place prépondérante des énergies renouvelables en 2050 avec une connexion des réseaux européens pour compenser l’intermittence, avec une place significative accordée aux projets locaux et citoyens. Pour atteindre 15 % d’énergie renouvelable citoyenne en 2030, il demande en particulier le financement de réseaux régionaux et la mise à disposition d’une ingénierie pour faciliter les coopérations territoriales. L’acceptation des énergies renouvelables passera également par le fait « d’expliquer que ces énergies créent plus d’emplois que les énergies fossiles et nucléaire. Pour L’écologie du centre, « une part de nucléaire restera nécessaire tant que la France n’aura pas atteint un niveau optimal d’isolation des locaux habités, des transports collectifs et non polluants, une éducation à l’environnement omniprésente et une économie circulaire reine »

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