Télépilotage de drones : attention à l’évolution de la réglementation

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Engins volants, sans pilote et sans passager, télépilotés ou semi-autonomes, les drones civils peuvent rendre d’infinis services aux professionnels du solaire dans l’exercice de leur métier. Outils d’étude du terrain et d’inspection, ils sont fréquemment utilisés pour dimensionner une installation photovoltaïque ou vérifier, par thermographie aérienne, son bon rendement de manière rapide, précise et sécurisée. Les drones peuvent également servir au nettoyage régulier des modules par pulvérisation d’eau déminéralisée.

Mais leurs applications dépassent ce seul cadre d’analyse, de surveillance et d’entretien, comme le confirme à pv magazine France Stéphane Audineau, président de la société Take-off Formation, basée à l’aérodrome de Nîmes-Courbessac (Gard). « À côté de la topographie ou de la photogrammétrie, de nouveaux usages se développent comme le transport de matériel, avec l’arrivée sur le marché de drones très puissants, comme le Drone Flycart 30 de chez Dji, capables de soulever des charges comprises entre 40 et 60 kg. C’est tout à fait inédit et cela peut être très utile pour la pose de panneaux photovoltaïques sur des surfaces atypiques : dans des zones montagneuses difficiles d’accès ou sur les toits-terrasses de tours d’immeubles, par exemple ».

Ne télépilote pas un drone qui veut

Encore faut-il être formé pour. C’est là qu’intervient principalement Take-off Formation, même si la société gardoise, créée en 2019, assure également des prestations de service à la demande de ses clients. Car ne télépilote pas un drone qui veut. Autorisé depuis 2012, son usage à titre professionnel exige une formation théorique et pratique préalable, sous peine d’encourir de lourdes sanctions financières et pénales (jusqu’à un an d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende).

Dans un souci d’harmonisation, une nouvelle réglementation européenne est entrée en vigueur le 1er janvier 2024, nécessitant certaines mises à jours pour les actuels et futurs exploitants. Elle ne distingue plus les drones et leurs usages en fonction de leur finalité, récréative ou commerciale, mais les classe désormais, selon leur niveau de risque, dans trois catégories distinctes : ouverte, spécifique et certifiée, les requis pour pratiquer dans chacune d’elles étant plus ou moins élevés.

Pour pouvoir télépiloter en catégorie spécifique, souvent associée à des usages professionnels, la formation se déroule en deux étapes, « un peu comme le permis de conduire », résume Stéphane Audineau. Il faut commencer par obtenir un Certificat d’aptitude théorique pour les scénarios standard (CATS) en répondant correctement à un QCM, avant de suivre une formation pratique – adaptée aux métiers du photovoltaïque par exemple –, dans un centre agréé et sur un drone de classe C5 ou C6.

L’administration française ne prenant pas en charge la formation, ni l’examen avant mi-2024, « nous avons été les premiers à proposer à nos stagiaires, moyennant 599 euros, de passer le CATS en ligne sur internet, grâce à notre partenaire hollandais Drone Class, la RDW, l’autorité hollandaise équivalente à la DGAC (Direction générale de l’aviation civile), s’occupant de délivrer le certificat valable pour une durée de cinq ans dans toute l’Union européenne. Parallèlement, nos instructeurs sont partis se former, dès le mois de janvier, en Belgique au sein du centre de formation Espace Drone, en vue de leur certification en pratique STS 01 et STS 02 (scénario standard en vue et hors vue) », souligne Guy Sournac, chargé des formations Pulvérisation et Thermique, conçues et délivrées par Take-off Formation depuis le 1er mars.

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