A sa création en 2020, la société Ferme Solaire avait pour ambition de moderniser la mise en relation entre les développeurs photovoltaïques et les propriétaires de terrain. « Nous sommes partis du constat que la recherche d’affaires dans le solaire se fait souvent par bouche-à-oreille, sur le terrain ou par cartographie, relate Hortense Foillard, directrice de développement de Ferme Solaire, à pv magazine France. Nous avons donc voulu jouer le rôle de tiers de confiance en créant une plateforme digitale afin de recueillir les propositions des propriétaires, de les qualifier pour ensuite les proposer à des développeurs ».
Trois ans plus tard, l’entreprise revendique d’avoir accompagné 5 GW de projets en France et de recevoir environ 200 demandes de détenteurs de terrain par semaine, auxquels elle promet jusqu’à 5 500€ de loyer annuel par hectare. « Nous traitons tous les types de sites de 5 hectares minimum d’un seul bloc, que ce soit des projets agrivoltaïques, des terrains pollués, des friches, des projets flottants… », indique Hortense Foillard. Dans son portefeuille clients, Ferme Solaire dispose à ce jour de 35 développeurs à qui elle propose ces terrains, une fois que leur éligibilité a été validée. Ceux-ci font appel à ce service pour plusieurs raisons. « Tout d’abord, il y a des développeurs qui n’ont pas forcément les ressources en interne pour faire la recherche de foncier, décrit-elle. Certains recherchent également une offre complémentaire, avec des terrains pré-qualifiés et des propriétaires déjà réceptifs à un projet solaire », assure Hortense Foillard, qui explique que son entreprise se rémunère, uniquement en cas de succès du projet, en pourcentage de MWc pour les projets au sol ou au forfait pour les centrales sur toiture.
Le développement, deuxième corde à son arc
Fort de cette expertise en analyse de terrains, Ferme Solaire a d’ailleurs élargi son champ de compétences. S’il continue toujours son activité d’apporteur d’affaires auprès de ses clients développeurs, la société s’est parallèlement lancée il y a un an dans le développement de projets en propre. Cette offre, baptisée “Ma Micro Centrale Photovoltaïque” porte sur les terrains de 1 à 3 hectares. « Les petits projets au sol de 1 MW ou moins sont souvent écartés par les grands développeurs, assure la directrice de développement. Mais désormais, la réglementation simplifiée permet d’augmenter leur rentabilité car ils sont plus rapides à déployer que ceux d’une puissance supérieure ».
La première démarche à effectuer consiste donc en une demande de cas par cas à effectuer auprès de la Direction régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL), qui sera à même d’exempter ou non le projet d’une étude d’impact environnemental. Si l’étude du dossier dure un an pour les grands projets, dans le cas d’une demande de cas par cas, la DREAL dispose de 35 jours pour donner ou non son aval. « De plus, l’exemption d’étude d’impact environnemental peut permettre d’économiser entre 10 et 100 000 euros », chiffre Hortense Foillard.

Photo : Ferme Solaire
L’étape suivante vise à obtenir une autorisation d’urbanisme. Ces projets ne sont pas soumis à l’obtention d’un permis de construire qui peut être délivré en plusieurs années mais à une déclaration préalable. Celle-ci s’effectue auprès de la mairie qui donne sous un mois sa validation. « De fait, il faut donc compter environ trois mois pour obtenir les autorisations nécessaires à la construction d’une centrale allant jusqu’à 1 MWc », souligne-t-elle. Enfin, ce type de petites centrales peut être raccordé à des postes HTA/BT, qui sont moins saturés que les postes sources. « Entre l’étude d’éligibilité par Ferme Solaire et la mise en service, la durée de développement d’un projet photovoltaïque au sol d’1 MWc porte sur un an à 18 mois, contre 3 à 5 ans pour les parcs de puissance supérieure », estime l’entreprise sur son site.
Aujourd’hui, la société recense 68 projets en cours de développement, pour 70 MW de puissance. Pour un tiers, il s’agit de projets sur anciennes carrières, déchèteries et casses automobiles, qui pourront potentiellement être proposés aux appels d’offres de la CRE. Pour le reste, ils se situent sur des prairies et friches agricoles à condition que les terrains soient en jachère depuis plus de 5 ans ou occupés par un élevage ovin ou en fourrage depuis plus de 5 ans et non déclarés à la PAC. Ferme Solaire espère que les premières mises en service interviendront au deuxième semestre 2024.
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