Discours de politique générale de Gabriel Attal : une « déception » pour le SER et Greenpeace

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Le Premier Ministre Gabriel Attal a prononcé mardi 30 janvier son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale, à la suite duquel le Syndicat des énergies renouvelables (SER) et des associations comme Greenpeace n’ont pas manqué d’exprimer leur déception.

« Alors que dans les propositions de sa stratégie française Energie-Climat (SFEC), le précédent gouvernement avait permis de faire émerger un consensus sur les grands enjeux de l’équation énergétique pour notre pays, consacrant de manière équilibrée et complémentaire le triptyque (baisse de la consommation ; électricité nucléaire ; électricité, gaz et chaleur renouvelables, force est de constater que ce travail n’a pas été repris aujourd’hui dans le discours de politique générale », a critiqué Jules Nyssen, président du SER. Selon lui, Gabriel Attal n’a par exemple pas confirmé que le projet de loi sur la souveraineté énergétique serait présenté au Parlement, ni qu’il contiendrait un volet programmatique.

Les craintes d’un déséquilibre entre nucléaire et EnR dans les futures programmations se confirment également. « Je veux le dire sans ambiguïté : le nucléaire est une fierté française, a ainsi déclaré Gabriel Attal lors de son grand oral. Le nucléaire est un atout majeur pour notre pays. J’assume pleinement d’être à la tête d’un gouvernement pro-énergie nucléaire ». Rappelons parallèlement que le dossier de l’énergie ne sera plus traité par le Ministère de la transition écologique, mais par le Ministère des Finances et Bruno Le Maire, ministre connu pour ses positions pro-nucléaire.

Un travail de Sisyphe

« Non, Monsieur le Premier Ministre, le nucléaire seul ne pourra assurer notre indépendance énergétique. Les énergies renouvelables sont aussi une fierté nationale. Et c’est ensemble que nous gagnerons la bataille de la souveraineté, de la compétitivité industrielle et de la maîtrise du prix de l’énergie pour nos concitoyens : autant de sujets où il y a urgence à agir ! Tel Sisyphe, nous nous retrouvons à nouveau en bas de la montagne. Mais, nous allons la gravir autant de fois qu’il le faudra pour que notre pays cesse d’avoir les EnR honteuses », lui a répondu Jules Nyssen, par voie de communiqué.

« Sans surprise, Gabriel Attal adhère à la foi aveugle d’Emmanuel Macron et de ses gouvernements successifs dans le nucléaire, alors même que ce dernier perd chaque jour un peu plus de terrain dans le monde face aux énergies renouvelables et enregistre une inflation exorbitante de ses coûts financiers », abonde Greenpeace France sur son site. Les énergies renouvelables, bien que mentionnées dans le discours sur un pied d’égalité avec le nucléaire, n’ont notamment fait l’objet d’aucune annonce de rehaussement des objectifs pour 2030.

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« Pire, les orientations défendues avec vigueur depuis la tribune de l’Assemblée nationale reflètent une vision éculée du système énergétique qui entretient la double croyance selon laquelle l’avenir énergétique de la France n’est qu’électrique et que le nucléaire sera à lui seul capable de répondre à la très forte croissance de nos besoins de décarbonation », relève l’ONG.

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