Corsica Sole fait son entrée sur le marché de l’hydrogène vert. Le spécialiste de la production solaire et du stockage dans les ZNI construit en effet sa toute première unité de production d’hydrogène renouvelable à Folelli en Corse. « L’électrolyseur aura la particularité d’être alimenté uniquement en électricité photovoltaïque lors des heures d’écrêtage », indique Jean-Gabriel Steinmetz, directeur Nouveaux Marchés de Corsica Sole, lors d’un entretien avec pv magazine France. Une fois opérationnel en 2025, il sera pour cela directement raccordé à un des postes de la centrale solaire existante de Folelli de 12 MWc. Hensodlt Nexeya France sera chargé de la conception et de l’intégrateur des systèmes énergétiques.
« A l’instar de la Corse, les zones insulaires ayant de fortes capacités de production d’EnR sont souvent confrontées à des situations où l’électricité renouvelable disponible ne peut pas être exploitée et est fatalement perdue. Ainsi, depuis sa mise en service en 2017, la centrale solaire située à Folelli, l’une des deux plus grandes centrales de l’île, a connu plusieurs centaines d’heures par an de bridage », détaille Jean-Gabriel Steinmetz.
Valorisation de l’électricité excédentaire
Désormais, une partie de cette électricité excédentaire sera donc valorisée en alimentant l’électrolyseur de 150 kW, capable de produire deux tonnes d’hydrogène par an, soit 40 kg par semaine. « Nous avons choisi cette capacité pour deux raisons, justifie Jean-Gabriel Steinmetz. La première est qu’il faut prendre en compte les besoins qui sont encore peu développés sur l’île ». L’hydrogène sera en effet vendu aux premiers utilisateurs de la région de Bastia dans la mobilité maritime lourde et les usages d’énergie temporaire tels que les groupes électrogènes. Deuxième raison : Corsica Sole a financé le projet sur fonds propres avec la volonté d’amorcer l’écosystème. La société a donc voulu limiter les coûts d’investissement, non précisés, en évitant de surdimensionner son électrolyseur et les équipements de stockage.
Pour produire les deux tonnes d’hydrogène vert par an, le dispositif, baptisé Folell’Hy, fonctionnera uniquement quand il sera alimenté par la centrale solaire, son raccordement au réseau ne servant qu’à assurer les fonctions de sécurité. Par conséquent, son facteur de charge restera faible et le coût du kilogramme d’hydrogène produit, qui n’est pas été indiqué, devrait être plus élevé que celui de l’hydrogène produit à partir du réseau ou de l’éolien. Mais pour Corsica Sole l’intérêt est ailleurs : « Il s’agit d’une première étape, le temps de favoriser l’apparition de nouveaux usages et d’accumuler un retour d’expérience technique et économique », explique Jean-Gabriel Steinmetz.
Le couplage PV-H2 adapté aux territoires insulaires
Le pilote permettra par exemple de lever des incertitudes sur les interactions directes et en temps réel avec le gestionnaire de réseau pour le pilotage de l’unité de production en fonction des conditions d’exploitation du réseau. Il visera aussi à étudier l’usage de la ressource en eau, de l’approvisionnement à la gestion des rejets. Ensuite, , Corsica Sole envisage d’essaimer des projets de plus grande capacité. En partant de l’hypothèse de 25 % d’écrêtage, la centrale de Folelli aurait par exemple la possibilité théorique d’alimenter un électrolyseur allant jusqu’à 2,5 MW. Afin d’augmenter le facteur de charge et donc de faire baisser les coûts de production, il serait également possible d’y adjoindre des batteries de stockage.
« Compte-tenu du mix énergétique de la Corse et des territoires d’Outre-Mer, qui n’est pas à 100 % décarboné, il est actuellement impossible de produire localement de l’hydrogène vert à partir du réseau », poursuit Jean-Gabriel Steinmetz. Une autre option serait donc de l’importer du continent, mais avec des coûts de transport par bateau ou par pipeline prohibitifs. C’est pourquoi, selon Corsica Sole, même avec des coûts de production légèrement supérieurs, l’hydrogène vert produit localement dans les ZNI a toute sa pertinence et reste une option économiquement valable. « L’hydrogène renouvelable pourrait favoriser la transition énergétique des territoires insulaires et être une alternative aux carburants fossiles importés », conclut Jean-Gabriel Steinmetz.
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Voilà qui me paraît étonnant sachant que la période du cycle diurne electro-productive correspond à celle de l’activité économique qui est toujours rick-rack en disponibilité énergétique.
Ou alors faut il accepter pour vraie que le travail est une activité inconnue en Corse, ce qui laisserait de la disponibilité pour faire de l’hydrogène…. Ce doit être ça, certainement.
Serge Rochain