Verkor vient d’annoncer une nouvelle levée de fonds record avec un tour de table de 2 milliards d’euros apportés sous la forme de prêts, de subventions et d’investissements en capital. Selon la jeune pousse les fonds seront destinés à financer la construction d’une usine de production de batteries lithium-ion à Dunkerque, à développer de nouveaux programmes technologiques et à investir dans la chaîne de valeur de la batterie.
Créée en 2020 par Schneider Electric, EIT InnoEnergy et le groupe IDEC, la jeune pousse est désormais soutenue par plusieurs acteurs publics et privés qui ont mis la main au portefeuille au cours des trois dernières années. Les levées de fonds successives ont servi à réunir le capital nécessaire à la mise en place stratégique du projet et au développement de la technologie associée, notamment dans le centre de recherche inauguré fin juin à Grenoble et qui comprend une ligne pilote et des modules de formation. Le nouveau financement ne déroge pas à la règle : les investisseurs privés s’installent au capital et l’Etat subventionne.
Des investisseurs au capital, une dette européenne et des subventions publiques
Le nouveau tour de table est composé de trois types d’apports : une augmentation de capital de 850 millions d’euros, une subvention publique d’environ 650 millions d’euros (qui doit encore être validée par la Commission européenne) et un prêt de la Banque européenne d’investissement (BEI).
Côté investisseurs, on retrouve le gestionnaires de fonds australien Macquarie Asset Management qui apporte la plus grande part de capital ainsi que le fonds d’investissement français Meridiam qui livre quelque 200 millions d’euros selon les informations de l’AFP. Viennent ensuite d’autres partenaires financiers et industriels historiques dont le groupe Renault, EIT InnoEnergy, EQT Ventures, Sibanye-Stillwater et le fonds d’investissement Société de projets industriels (SPI) de Bpifrance. Sept compagnies d’assurances (BNP Paribas Cardif, CNP Assurances, Crédit Agricole Assurances, Groupama, Natixis Assurances, Société Générale Assurances et Suravenir) ont également montré leur appétence pour le projet avec « un investissement majeur » non communiqué, réalisé via leur Fonds stratégique de participations (FSP). Le Crédit Agricole Assurances, le néerlandais Airbridge Investments et le groupe de logistique CMA CGM font aussi leur entrée au capital avec des intérêts financiers, industriels et technologiques.
Les subventions, de leur côté, devront servir à financer l’innovation, notamment dans les techniques de fabrication et le recyclage. Dans le détail, Verkor reçoit 60 millions d’euros de la région Hauts-de-France, 30 millions d’euros de la communauté urbaine de Dunkerque et environ 540 millions d’euros de l’État français dans le cadre du plan « France 2030 ».
Enfin, Verkor annonce « l’approbation par la BEI d’un programme de soutien de 600 millions d’euros, sous la forme de soutien en financement bancaire. Ce soutien s’inscrit dans le contexte d’un financement plus large actuellement en cours avec des banques commerciales et aux côtés de la BEI ».
Un enjeu politique et économique pour l’Etat français
La réussite du projet industriel de Verkor est un enjeu politique pour le gouvernement français et sa stratégie dite de « ré-industrialisation » qui a notamment été matérialisée par la baisse des impôts de production – annoncée à 20 milliards d’euros dans le cadre du plan de relance en 2020. C’est aussi un symbole industriel susceptible de rattraper les délocalisations et les fermetures d’usines qui continuent d’intervenir malgré les concessions et les aides publiques. Les investisseurs de Verkor ont d’ailleurs été reçus et félicités à l’Elysée par Emmanuel Macron, à l’occasion de cette levée de fonds record.
La nouvelle usine est aussi un pari économique puisque Verkor fournira le groupe automobile Renault et d’autres partenaires comme le Japonais Nidec. Installées dans le Nord, les lignes de production devraient créer de l’emploi pérenne et générer un dynamisme économique sur la chaîne de valeur de la batterie.
Comme le rappelle Chris Archer, Co-directeur EMEA pour Macquarie Asset Management Green Investments dans un communiqué : « l’électrification de l’industrie automobile européenne d’ici à 2035 nécessite des investissements considérables dans les chaînes d’approvisionnement pour la fabrication de batteries. » Et la France espère bien tirer son épingle du jeu avec déjà quatre projets de production de batteries électriques approuvés, à savoir, au côté de Verkor, le projet du fabricant taïwanais ProLogium, l’usine de fabrication de Stellantis, TotalEnergies et Mercedes et le projet industriel annoncé par Renault, en partenariat avec le groupe chinois AESC-Envision.
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