D’après pv magazine international.
Un consortium européen sous l’égide d’EDP New a entrepris de démontrer que les villes historiques peuvent elles aussi bénéficier de l’énergie solaire. Dans le cadre du projet Pocityf, 46 partenaires développent des solutions BIPV destinées à se fonde dans les sites historiques des cités pilotes d’Évora au Portugal et Alkmaar aux Pays-Bas. Ce sera ensuite au tour des villes de Grenade (Espagne), Celje (Slovénie), Bari (Italie), Ioannina (Grèce), Upjest (Hongrie) et Hvidovre (Danemark).
« Le fait de nous intéresser aux villes historiques ajoute bon nombre de défis, notamment du fait des obstacles juridiques qui empêchent la modification de l’architecture existante, explique Júlia Pereira, coordinatrice projet chez EDP New, à pv magazine. Toutes les solutions sont donc conçues pour que l’esthétique de la cité demeure intacte, tout en modernisant les centres historiques. »
La vieille ville d’Évora, classée au Patrimoine mondial de l’UNESCO, est soumise à des règles précises de protection et de conservation. Plus de 40 solutions BIPV y seront installées dans les mois à venir, toutes conçues pour se fondre dans l’architecture des bâtiments et structures existants.
Parmi ces solutions, on compte les tuiles solaires en terre cuite classiques de Tegosolar, installée en Italie. Dyaqua, une start-up italienne, fabrique des solutions « solaires invisibles » en recouvrant des cellules au silicium monocristallin d’une surface opaque à l’œil humain mais laissant filtrer les rayons du soleil. Environ 3 350 tuiles PV seront installées sur le toit de l’hôtel de ville d’Évora, pour une capacité installée totalisant 25,36 kW. Chaque tuile affiche une puissance de sortie de 7,57 W et un rendement de 7,80 %.
D’après Júlia Pereira, obtenir ces tuiles PV n’a pas été une mince affaire. Elles sont encore fabriquées à petite échelle, ce qui freine leur rentabilité.
« Le prix au kW est de 7 000 €, dit-elle. Il a fallu six mois pour fabriquer les tuiles, qui sont à présent prêtes à être installées. Elles seront posées cette année, entre juin et août. »
Le verre photovoltaïque en silicium amorphe est une autre option. Cette solution transparente colorée, fabriquée par le spécialiste espagnol du BIPV Onyx Solar, constitue le premier choix des architectes pour le remplacement des claires-voies et des fenêtres dans les bâtiments municipaux, les marchés et les écoles. Ainsi, les claires-voies du marché municipal d’Évora seront équipées de 74 unités d’une puissance de sortie de 236 W chacune. Leur rendement s’échelonne de 2,8 % à 5,76 %. L’installation recouvrira 124,49 m² et comprendra des verres de cinq dimensions différentes.
Le projet met aussi en place des solutions BIPV qui ne sont pas encore arrivées à l’étape de la commercialisation. « Nous développons des modèles économiques qui peuvent rendre ces solutions viables pour la commercialisation une fois ce projet terminé », ajoute Júlia Pereira.
Les habitants du centre historique d’Évora seraient favorables à l’installation de ces solutions BIPV, en dépit de leur rendement inférieur et de leur coût supérieur au PV en toiture classique.
« Pour l’heure, ce que nous recherchons, c’est que ces solutions puissent être mises en place concrètement au sein du centre historique. Dans le futur, nous souhaitons que les habitants eux aussi aient accès à ce type de solutions, affirme Nuno Bilo, ingénieur mécanicien à l’hôtel de ville d’Évora, à pv magazine. Lorsqu’on interroge les habitants, ils disent rester intéressés par l’installation de ces solutions BIPV malgré le rendement des tuiles : c’est mieux que de ne rien avoir du tout. »
Afin d’encourager l’adhésion des citoyens, dans le centre historique comme à l’extérieur, le projet Pocityf intègre également l’échange d’énergie entre pairs (P2P), l’autoconsommation collective pour les bâtiments municipaux ainsi qu’une plateforme sur laquelle les particuliers peuvent s’enregistrer pour vendre ou acheter de l’électricité auto-produite.
Par ailleurs, la mairie rédige actuellement un appel d’offres pour la concession d’une centrale solaire communautaire à Évora. Le soumissionnaire retenu sera chargé de développer cette énergie renouvelable sur les terrains publics tout en garantissant un prix au kWh inférieur au marché spot pour les habitants du centre historique d’Évora.
Lancé en octobre 2019, le projet Pocityf devrait se poursuivre jusqu’en juin 2025.
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