D’après pv magazine International
Des chercheurs de l’Université des sciences appliquées de Berne ont mené une étude en ligne pour connaître la « durée de vie avant panne » des onduleurs résidentiels. Ils ont observé que 34,3 % des appareils enregistraient leurs premières défaillances après 15 ans.
« Je dirais que ce taux de défaillance est acceptable, voire même bon, a assuré Christof Bucher à pv magazine. On part du principe que l’onduleur doit être remplacé une fois sur toute la durée de vie d’un système PV. »
L’étude porte sur des onduleurs des entreprises Fronius, Huawei, Kostal, SMA, SolarEdge, et Sputnik. Toutefois, les scientifiques ont noté que les appareils analysés ne sont pas représentatifs du marché PV actuel, étant donné qu’ils avaient été achetés de nombreuses années auparavant.
« Les plus anciens onduleurs évalués dans cette étude datent du début des années 1990 », ont-ils précisé.
L’étude rassemble les données provenant de 1 195 systèmes PV comprenant 2 121 onduleurs et 8 542 optimiseurs. La majeure partie des onduleurs utilisés dans ces systèmes affichaient des puissances comprises entre 10 kVA et 15 kVA.
« Une grande partie des données ont été collectées avec l’aide de personnes qui connaissent bien l’historique des systèmes PV », ont expliqué les universitaires, en ajoutant que les données incomplètes et inexploitables avaient été écartées. « Avec cette étude, les répondants ont eu la possibilité d’ajouter leurs commentaires aux données techniques. »
Pour analyser la durée de vie avant panne, le groupe de chercheurs a eu recours à la méthode de Kaplan-Meier, couramment utilisée pour estimer les fonctions de survie à partir de chiffres censurés, tronqués ou incomplets. La courbe de survie indique quel pourcentage de la population est toujours en vie au bout de combien de temps.
« La méthode d’estimation Kaplan-Meier peut être adaptée à différents facteurs, par exemple l’année de mise en service, le fabricant de l’onduleur ou le ratio de la puissance nominale », précisent les chercheurs.
Selon eux, la courbe de survie prend en compte le nombre d’onduleurs toujours observés au cours de l’année de fonctionnement correspondante. Cela pourrait contribuer à évaluer le moment où un certain pourcentage d’onduleurs expérimentera les premières défaillances attendues.
« Toutefois, comme peu de données sont disponibles pour les onduleurs anciens, l’incertitude dans la courbe de survie augmente à mesure que la vie de l’onduleur s’allonge », remarquent les scientifiques.
L’étude montre que plus de 65 % des onduleurs n’ont présenté aucune défaillance ayant un impact sur le rendement avant leur 15e année de fonctionnement. D’après les chercheurs, la durée de vie avant panne dépend essentiellement du fabricant et de l’emplacement du dispositif, les installations extérieures affichant des durées de vie avant panne plus courtes. La fiabilité globale d’un onduleur serait proportionnelle à la réduction du nombre de composants d’électronique de puissance. Pour les onduleurs équipés d’optimiseurs de puissance, la première défaillance surviendrait souvent plus tôt que sur les appareils qui en sont dépourvus.
« Les onduleurs et les optimiseurs étudiés ici constituent un échantillonnage large mais non représentatif des onduleurs et optimiseurs utilisés dans les systèmes photovoltaïques installés sur les bâtiments en Suisse et en Europe », ont-ils ajouté.
Au moment de l’annonce de la publication de leur étude en juillet, les chercheurs avaient précisé que les causes des défaillances et défauts n’avaient pas été enregistrées avec précision. À cette époque, ils avaient déclaré que leurs conclusions venaient confirmer « la règle empirique selon laquelle les onduleurs fonctionnaient généralement une quinzaine d’années avant de tomber en panne ».
Les travaux de recherche vont se poursuivre jusqu’à fin 2025 et seront étendus à d’autres systèmes.
Traduction assurée par Christelle Taureau.
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Pour moi c’est un mauvais taux qui plombe sérieusement la rentabilité de l’installation.